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Reds est un film de Warren Beaty, sorti en 1981, mêlant fiction et réalité autour du personnage historique de John Reed AnalyseCe film retrace la biographie de John Reed, le journaliste et militant communiste, témoin de la révolution russe, mort à 33 ans, seul citoyen américain à être enterré au Kremlin, auteur du célèbre Dix jours qui ébranlèrent le monde. Warren Beatty incarne l'insatiable homme d'action, Jack Nicholson le dramaturge Eugène O'Neill et Diane Keaton la féministe Louise Bryant. Elle oscille entre la soif d'indépendance et l'attrait de la vie commune, quémande conseils et appuis tout en se rebellant contre le paternalisme, attend le retour du militant John Reed au foyer, se console pendant ses absences avec O'Neill, désenchanté alcoolique et cynique. Les fiévreux évènements historiques encadrent une saga romantique, l'histoire d'un amour ardent, dix jours qui ébranlèrent un couple. Vieux conflit entre l'amour et le devoir, le privé et le public : dans une scène-clé, Zinoviev reproche à Reed de songer à aller retrouver sa femme au lieu de se vouer corps et âme à la révolution. Warren Beatty se concentre principalement sur les huit dernières années de la vie de notre homme qui furent les plus capitales, allant de sa rencontre avec Louise Bryant à Portland jusqu'à sa mort prématurée en 1920 après avoir contracté le typhus lors d'une tournée du Komintern au Moyen-Orient. Reds est d'abord et avant tout une histoire d'amour, car Warren Beatty et son co-scénariste Trevor Griffiths bâtiront leur script avec l'idylle entre John Reed et Louise Bryant comme fil conducteur, à l'image de ce que les Américains désignent comme un “intimate epic”. C'est en effet au fil des événements que l'on voit se développer la relation passionnée et parfois orageuse entre ces deux êtres se rejoignant sur le plan idéologique mais s'avérant totalement dissemblables sur le plan caractériel. La dualité entre amour et idéalisme qui forme le nœud central caractéristique du couple est ici subtilement illustrée par une suite de petits tableaux où le couple s'entre-déchire littéralement et qui, malgré leur opposition à un sentiment d'appartenance et un certain souci de libéralisme au niveau des mœurs, finiront par unir leurs destinées par le mariage. Beatty n'en est pas moins sympathique à ses personnages et à leurs propos en soulignant tout de même que l'idéologie communiste du couple et des militants américains est avant tout le résultat des meilleures intentions. De plus, la révolution bolchévique y est montrée dans toute sa gloire et sa splendeur grâce à une mise en scène somptueuse. On sent le souci de Beatty de rester neutre face à son sujet et de ne pas pêcher par naïveté. Ce dernier n'hésite pas à montrer les tourments vécus par Reed à son retour aux États-Unis, où il assiste à la fragmentation du parti communiste américain maintenant divisé en deux factions rivales. De plus, la dernière partie du film s'avère la plus troublante, alors que Reed repart en Russie (pour ne jamais y revenir alors qu'il se retrouve en exil forcé) pour siéger auprès du Komintern. Le conflit intérieur de Reed y est mis en lumière, tiraillé entre ses vues prolétariennes propres à ses allégeances politiques et le constat d'une situation difficile où la population, déjà en proie à une pauvreté extrême, est soumise à un état totalitaire et policier dirigé par un gouvernement fort instable en butte à des changements successifs au sein de ses rangs.
Récompenses12 nominations et 3 Oscars:
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Credit auteur : Ann.Ledoux
