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Ring (リング, Ringu) film d'horreur japonais de Hideo Nakata, sorti en 1998. Analyse critiqueUne rumeur circule dans les cours d'école : une vidéo maudite provoquerait la mort pile une semaine après l'avoir regardée. Rumeur apparemment stupide mais non moins fondée puisqu'on lui impute déjà quatre morts. La tante d'une des victimes, journaliste de profession, décide de mener l'enquête, qui la mènera à une histoire de fantôme et de malédiction. Un soir, seules à la maison, Tomoko et Masami, deux jeunes lycéennes, s'amusent dans la chambre à se faire peur avec une rumeur, celle d'une vidéo-cassette : une fois visionnée, une sonnerie téléphonique annoncerait votre propre mort au bout de sept jours. Tomoko l'a vue, mais ne croit pas à cette rumeur. Lorsqu'une sonnerie déchire le silence, toutes deux s'immobilisent de peur. Masami court vers la cuisine, décroche le téléphone et pouffe de rire : c'est la mère de Tomoko. Les deux lycéennes éclatent de rire, soulagées. Masami va aux toilettes et Tomoko se dirige vers le frigo, mais elle entend quelque chose provenant de la télévision qui, pourtant, n'a jamais été allumée et qu'elle éteint avant de retourner à la cuisine. Se servant un jus de fruit, elle entend à nouveau quelque chose derrière elle. Elle tourne la tête et hurle d'effroi. Après avoir interviewé quelques lycéens à propos d'une mystérieuse vidéo-cassette, une journaliste, Reiko Asakawa, demande un conseil à l'un de ses collègues pour trouver le nom de leur lycée, tout en étant pressée de rentrer à la maison pour retrouver son fils, Yoichi. Tous deux rejoignent la sœur de Reiko pour lui présenter leur condoléances car elle vient de perdre sa nièce, Tomoko. Quand son collègue a trouvé le nom du lycée, la journaliste découvre que c'est celui de sa nièce, Tomoko, et que trois de ses amis sont morts en même temps, leurs visages tordus de frayeur ; et également que Masami, la fille qui était avec Tomoko quand elle est morte, se trouve dans un hôpital psychiatrique. De retour chez les parents de Tomoko, elle fouille la chambre et renverse les photos de sa nièce accompagnée de ses trois amis dans une maison de location d'Izu, et en particulier une photo sur laquelle leurs visages sont incroyablement brouillés. Reiko se rend alors à Izu, là où les adolescents ont séjourné la semaine d'avant, et trouve dans la salle de réception une cassette non étiquetée. Elle visionne jusqu'au bout la bande qui représente une série d'images très inquiétantes, et soudain le téléphone sonne : elle mourra au bout de sept jours. Paniquée, Reiko appelle son ex-mari Ryuji Takayama. À partir de ce moment, une lutte effrénée commence afin de découvrir le secret, et la malédiction, se cachant à l'intérieur de cette cassette afin d'éviter à Reiko de mourir. C'est le premier film de la trilogie entièrement réalisée par Hideo Nakata, qui a connu un énorme succès en Asie, s'est inspiré de la tradition des Yurei Eiga, autrement dits des « films de fantômes » en japonais, des années 1950-60 adaptant contes et légendes populaires sur des revenants. Le fantôme du film, Sadako, cheveux longs, robe blanche évanescente et démarche spectrale, incarne une vision moderne du croque-mitaine sous l'apparence des oripeaux traditionnels des fantômes japonais. Cette trilogie est une source d'inspiration chez les jeunes fans japonais si bien que parfois ils « jouent à Sadako », ce qui est strictement interdit dans certaines écoles. Le réalisateur en parle dans une interview qui constitue le bonus majeur du DVD. Dans le roman de Koji Suzuki, à la comparaison du film, Ryuji Takayama est un ancien camarade de Kazuyuki Asakawa, journaliste de son état. L'enquête est ainsi menée par un tandem masculin. Le personnage de Reiko Asakawa n'apparait que dans le film. L'effet où l'on voit Sadako sortir du puits est tout simple : Rie Inou, étudiante du théâtre Kabuki, qui utilise des mouvements exagérés pour souligner l'émotion, s'est fortement impliquée dans le développement du caractère de Sadako. Inou a été filmée marchant en arrière, puis le film a ensuite été joué à l'envers. Le résultat final donne l'impression que Sadako marche de façon non naturelle. Le personnage de Yamamura Shizuko est basé sur une personne ayant réellement existé. Mifune Chizuko, née en 1886 dans la préfecture de Kumamoto, avait, paraît-il, le don de voyance. Suite à une démonstration en 1910, elle a été considérée comme un charlatan et s'est suicidée un an plus tard en sautant dans un volcan. La scène de la cassette où on voit dans un miroir une jeune femme (Shizuko) peigner ses cheveux a été inspirée d'un documentaire sur Mifune Chizuko qui est passé à la télévision quelques années avant la sortie du film. La scène où l'assistante de Ryuji, l'ex-mari de Reiko, change un plus en moins au tableau est une référence au film Chiens de paille (1971) de Sam Peckinpah, où l'épouse du personnage principal faisait la même chose. Ring se rattache à un courant du film d'horreur dont le maître fut sans doute Jacques Tourneur : faire monter l'angoisse en montrant peu, suggérer pour mieux inquiéter. De vraies scènes d'épouvante avec effets spéciaux minimaux, il n'y en a qu'une vers la fin, et pas délayée le moins du monde dans l'hémoglobine. On est ici au pays où la mort est un masque, masque d'effroi mais masque tout de même. Où la figure classique du fantôme mêle hybride marin de légende et mutation post-atomique. Où le profil du serial killer est on ne peut plus techno : un parallélépipède de plastique noir ; une cassette vidéo. Magnétoscope et écran télé sont le nouveau nid du paranormal. Nakata a particulièrement soigné la confection du fatal bout de bande muet, tremblé, granuleux comme un incunable surréaliste. Il en a fait l'énigme et le refrain du film, et son intensité irradie à lui seul une étrangeté captivante. Mais le cinéaste trouve aussi moyen de donner au compte à rebours qui menace Reiko, Ryuji et leur enfant, tous ayant visionné la cassette maudite, un faux rythme émaillé d'attentes et d'alertes. Cette qualité poisseuse, atmosphérique rachète quelques traits appuyés (ou au contraire allusifs) du scénario et hisse sans un pli Ring au-dessus de l'honnête film de genre Distribution
Fiche technique
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