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Le Goût du thé (The Taste of tea) est un film japonais de Katsuhito Ishii, sorti en 2004 Le titre "Le goût du thé" est un hommage au film "Le Goût du saké" réalisé par Yasujiro Ozu et sorti en 1962. AnalyseDans une petite commune de la campagne japonaise, la famille Haruno vit à son rythme ses petits tracas de la vie quotidienne, au rythme du partage d’une tasse de thé. Sachiko, la fillette de six ans ne parvient pas à se débarrasser de son encombrant double, toujours plus envahissant. Son grand frère Hajime est obsédé par la nouvelle fille du lycée, Suzuishi , alors que l’oncle Ayano est de retour de Tokyo pour rendre visite à sa soeur et à la famille. La mère Yoshiko tente un retour dans le monde de l’animation, soutenu par le grand-père jadis ancien dessinateur émérite, qui lui donne des conseils grâce à ses mimiques fantasques, prenant les poses de héros imaginaires. Le destin de ces êtres unis se déroule sous les yeux du père, Nobuo, hypnotiseur de profession, et la bienveillance d’un grand-père excentrique, qui prépare une surprise étonnante à sa petite famille. Avec sa construction en saynètes, son rythme lent, mêlant séquences d’animations colorées, plans fixes contemplatifs, ainsi qu’un humour surréaliste, The Taste of Tea est sans conteste le film le plus personnel de son auteur, pour la première fois issu d’un scénario original. Katsuhito Ishii adopte ici une approche originale, tant dans le traitement de ses personnages, que dans sa mise en scène, signe d’une maturité s’affirmant avec sensibilité.Il s’attache longuement aux personnages, prenant le temps de décrire les petits évènements qui bouleversent la quiétude de leur vie quotidienne, tout autant que leur vie intérieure. A l’aide de plans occasionnellement longs, pour un auteur issu de la publicité, du vidéo-clip et de l’animation ; il laisse respirer ces êtres, accordant leurs vies au paysage environnant. La nature est ici au centre du film ainsi que la saison du printemps, reconnaissable aux fameux cerisiers en fleurs qui illuminent l’ouverture du récit. Loin d’être uniquement illustrative, cette nature s’harmonise parfaitement avec l’intériorité des personnages, depuis la beauté verdoyante des rizières, ou un couché de soleil soulignant la disparition paisible du grand-père, en passant par l’inquiétante forêt, théâtre du conte scatologique, et des souvenirs d’enfance d’Ayano. Interprété par son acteur fétiche, Tatsuya Gasyuin, artificiellement vieilli pour l’occasion, le personnage du grand-père sert de pivot au récit. Il est tout à la fois joueur, observateur et complice. C’est grâce à ses conseils et ses poses fantasques, que la mère réussit son projet d’animation et trouve matière à inspiration. A l’image du diapason qu’il frappe régulièrement, comme pour s’assurer des bonnes vibrations qui l’entourent, il est à l’écoute des personnages qui semblent perdus dans leurs petits mondes et maintient ainsi une communication indispensable, tissant un lien imperceptible. Ce film est certainement ludique Outre l’univers manga dans lequel baigne le film, le jeu de Go est aussi un autre élément central du film. Lorsque le jeune Hajime apprends que Suzuishi décide se s’inscrire au club de Go du lycée, il retourne chez lui à bicyclette à toute trombe pour se ruer sur son jeu et pratiquer le Go avec son père, empruntant un peu plus tard des livres sur le sujet à la bibliothèque. Le jeu devient le moyen d’approcher la fille de ses rêves, tout autant que le partage d’un moment d’intimité familiale entre père et fils. Si les références manga foisonnent, elle servent pourtant habilement la poésie autant que les délires loufoques du réalisateur, dont l’imaginaire semble encore plus débridé que ceux de ses personnages. Enveloppant cette fantaisie poétique, signalons la musique du groupe japonais Little Tempo dont le subtile mélange de sonorités douces et cristallines, parvient à consolider l’onirisme d’ensemble. Distribution
Fiche technique
Récompenses
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