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Une chambre en ville, film français de Jacques Demy, sorti en 1982.

Analyse

Le film se situe à Nantes, en 1955. Les chantiers navals sont frappés par une grève. Dans la rue, les ouvriers s'opposent aux C.R.S. En première ligne, François Guilbaud, ajusteur-outilleur, qui manifeste avec son camarade Dambiel. Les forces de l'ordre obligent les manifestants à se disperser. François regagne la chambre que lui loue Mme Langlois. Celle-ci bouscule un peu son locataire mais lui porte une grande affection. Cependant, elle lui interdit de recevoir des jeunes filles dans sa chambre, et François est obligé de voir sa fiancée Violette à l'extérieur.

Violette est vendeuse dans un grand magasin et aimerait bien que François se décide à l'épouser. Mais le jeune homme hésite du fait qu'il est sans le sou et surtout parce qu'il ne pense pas avoir de sentiments assez forts pour Violette.

Entre temps, il va faire la connaissance d'Édith (la fille de Mme Langlois), laquelle est très perturbée par son récent mariage avec Edmond. Ce dernier est brutal et jaloux, et Edith ne cesse de fuir le domicile conjugal pour aller se confier à sa mère. Edith apprend a sa mère qu'une voyante lui a prédit un grand amour avec un ouvrier métallurgiste, et lorsqu'elle rencontre par hasard François et qu'il lui dit être ajusteur, Edith sent que l'homme de sa vie est enfin arrivé !

François et Edith connaissent une nuit de passion, mais lorsqu'elle retourne au magasin de son mari, Édith manque de se faire assassiner par Edmond. Finalement, celui-ci se suicide devant elle.

Édith n'a plus qu'à retrouver François chez sa mère, mais le destin a encore frappé : François a été mortellement blessé lors d'une nouvelle manifestation de rue. Il meurt devant Edith et celle-ci se donne également la mort pour rejoindre celui qu'elle avait décidé de ne plus quitter.

Comme souvent dans les films de Jacques Demy, les histoires individuelles s'entrecroisent sur fond d'histoire. Ici, l'affrontement social des chantiers navals paraît réduit à un drame passionnel.

Les parties chantées marquent par leur intensité dramatique, notamment le fameux « Police, milice ! Flicaille, racaille ! » scandé par les ouvriers auquel répond le « Dispersez-vous. Rentrez chez vous » des forces de l'ordre.

La situation de Une chambre en ville se résout en quelque sorte à la suite de la victoire de François Mitterrand en 1981. Grâce à Dominique Sanda, une des actrice de La Naissance du jour, il est mis en contact avec Christine Gouze-Rênal, qui accepte le projet, en partie dit-elle dans l'euphorie de l'après mai 81.

Le film renoue avec de plus anciens : entièrement chanté comme Les Parapluies de Cherbourg, situé à Nantes, comme Lola (un des personnages de Lola est d'ailleurs évoqué dans le film, par le biais d'une note de réparation de téléviseur) mais présente plusieurs traits originaux : l'intervention explicite du conflit social, puisque l'action se déroule en 1955 pendant les grèves de la construction navale de Nantes et Saint-Nazaire ; l'explicitation de la relation sexuelle ; la radicalisation de la passion amoureuse, qui débouche sur la mort.

A sa sortie, Une chambre en ville n’est pas un succès commercial. Cet échec est aggravé par l'affaire Une chambre en ville : un certain nombre de critiques de cinéma dénoncent dans la presse cet insuccès de Jacques Demy en semblant mettre en cause le succès de films plus grand public sortis en même temps, tel L'As des as. Ils s'attirent une réplique de Jean-Paul Belmondo. Jacques Demy, qui n'est pour rien dans l'affaire, exprime simplement ses remerciements aux critiques qui l’ont soutenu.

Distribution

  • Dominique Sanda : Edith Leroyer
  • Richard Berry : François Guilbaud
  • Danielle Darrieux : Margot Langlois
  • Michel Piccoli : Edmond Leroyer
  • Fabienne Guyon : Violette Pelletier
  • Anna Gaylor : la mère de Violette
  • Jean-François Stévenin : Dambiel
  • Jean-Louis Rolland : Ménager
  • Marie-France Roussel : Mme Sforza
  • Georges Blaness : Chef des CRS

Fiche technique

  • Réalisation : Jacques Demy
  • Scénario : Jacques Demy
  • Production : Christine Gouze-Rénal
  • Musique originale : Michel Colombier
  • Images : Jean Penzer
  • Montage : Sabine Mamou
  • Durée : 90 minutes
  • Date de sortie 27 octobre 1982
  • 1983 : Prix de la critique pour le meilleur film, décerné par le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC).
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux