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Yûkoku 憂国 (patriotisme) moyen métrage japonais de Yukio Mishima sorti en 1966

Analyse

Une tentative de coup d'état ratée amène l'officer Takeyama au suicide par seppuku, sa femme le rejoindra elle aussi. L'amour survit à la mort. Yûkoku est célèbre pour préfigurer le suicide de son auteur lors de l'échec de sa tentative de coup d'état en 1970. Des similarités troublantes qui donnent une puissante résonance à ce film bien particulier. C'est la seule réalisation de Yukio Mishima qui a, par ailleurs, souvent participé à des scénarios de film ou été adapté.

Doté d'un format court d'une demi-heure, Yûkoku est fortement théâtral : la mise en scène est minimaliste et constituée de longs plans fixes sur une véritable scène de Nô, dépouillée. L'utilisation du noir et blanc, l'absence de dialogue,s'imposent pour mieux décrire les tourments intérieurs des deux amoureux. Par sa rigueur, son lyrisme, sa musique de Wagner, Yûkoku évoque les grandes tragédies classiques, impression renforcée par le découpage en actes: Reiko, L'amour éternel,...

Tout au long du rite, il y a une atmosphère calme rythmée par de la musique classique, les paroles n’existent pas ou ne s’entendent pas, l’ensemble profite d’une simplicité exemplaire mettant en avant le comportement des personnages. C’est sur eux que repose toute la logique magnifiée du rite, une femme fidèle et calme, émotive aussi, avec un homme ferme et déterminé. Mishima filme avec attention ces deux individus, arrivant à s’intéresser à des détails particuliers, comme un mouvement de main ou encore le regard ultime de l’homme sous la visière de sa casquette, déterminé et concentré plus que jamais.

Les plans fixes éloignés font places à de gros plans, qui depar leur cadrage serré ne mettent que mieux en valeur ces petits détails si importants: une main serrée, une larme qui coule, des cheveux ébouriffés. Par ses subtiles et profondes lumières, la mise en scène suggère l'isolement du couple qui, s'il n'est pas encore mort, a déjà quitté notre monde pour une dernière nuit d'amour.

La puissance des émotions impressionne par sa retenue, en dépit de son titre original Yûkoku (patriotisme) n'est pas un manifeste politique mais un puissant hommage à la passion amoureuse romantique dans tout ce qu'elle a de sincère, au delà même de la mort. Un amour qui explose dans un final poétiquement sanglant, morbide et bouleversant, véritable rituel de l'amour et de la mort; mais ce n’est pas une mort, mais plutôt la recherche d’une paix avec sa conscience et ses valeurs. L’amour demeure éternel, et la mort vient se positionner dans un schéma zen harmonieux, comme une simple transition. L’horreur passée, place à l’amour.

Distribution

  • Yukio Mishima : Shinji Takeyama
  • Yoshiko Tsuruoka: Reiko

Fiche technique

  • Titre original : Yûkoku 憂国
  • Autres titres : Patriotisme ; The Rite of Love and Death
  • Réalisation : Yukio Mishima ; Domoto Masaki
  • Scénario : Yukio Mishima
  • Production : Hiroaki Fujii Yukio Mishima
  • Image : Kimio Watanabe
  • Musique : Richard Wagner
  • Production Toho Company
  • Durée : 30 minutes
  • Date de sortie : 12 avril 1966

Source: Wikiafilm:Yûkoku

Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux