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Alexandre Astruc, réalisateur, scénariste et écrivain français, né le 13 juillet 1923 à Paris et mort le 19 mai 2016 à Paris.

Alexandre Astruc est né d’un père écrivain et journaliste et d’une mère dessinatrice. Il se passionne d’abord pour la littérature et les mathématiques. Licencié ès lettres et en droit, il rencontre Jean Lescure pendant l’Occupation et, grâce à son aide, commence à écrire des articles sur le cinéma, la littérature et la philosophie pour diverses revues (Messages, Confluences, Poésie 42). Il fait ainsi la connaissance de Martin Heidegger, Jean-Paul Sartre et Boris Vian. À la libération, il travaille comme journaliste et critique (Action, Combat, la Nef, les Temps modernes, l’Écran français, la Gazette du cinéma)

C’est en publiant Les Vacances qu’Alexandre Astruc est venu au monde des lettres. « J’avais un peu plus de vingt ans, se souvient-il. Un ami, qui me reprochait de parler sans cesse de philosophie, me mit au défi de raconter une histoire. En quelques jours, j’ai rédigé ma première fiction, que Gaston Gallimard a publiée parce qu’il se tenait à l’affût de tous les jeunes talents. »

Mais le petit Parisien, ne cultivait pas le goût de la gaudriole. D’un père catholique cévenol et d’une mère luthérienne, il a reçu en héritage le regard aiguisé, le désir de liberté. « Mes premières amours allaient aux mathématiques, dit-il avec malice. J’ai préparé l’Ecole polytechnique parce que, après la débâcle, je pensais qu’il fallait reconstruire des ponts. Mais j’eus très vite l’impression de m’égarer, ce qui conduisit ma mère à m’inscrire en hypokhâgne au lycée Condorcet. Je suis pourtant resté fidèle aux sciences – à tort, puisque Sartre allait bientôt enseigner là même où je choisissais de ne pas aller. »

Bientôt il lance le manifeste de la « caméra stylo » (1948). Il fait partie de l’équipe d’« Objectif 49 », le ciné-club présidé par Jean Cocteau et réalise des courts métrages en 16 millimètres : Aller-retour (1948), Ulysse ou les Mauvaises Rencontres (1949) et Le Rideau cramoisi (1952). Critique aux Cahiers du cinéma dès 1951, il est aussi assistant réalisateur de Marc Allégret et scénariste de la Putain respectueuse (1952) de Marcel Pagliero. Il tourne son premier long métrage, Les Mauvaises Rencontres (1955), avec Anouk Aimée et Jean-Claude Pascal, puis une adaptation de Guy de Maupassant, Une Vie (1958), avec Maria Schell. Il écrit et réalise ensuite la Proie pour l’ombre (1960) avec Annie Girardot, Daniel Gélin et Christian Marquand, avant de transposer Gustave Flaubert à l’écran avec l’Éducation sentimentale (1961).

Sa curiosité le conduit alors à travailler pour la télévision, où il signe le Puits et le Pendule (1963) d’après Edgar Poe, Évariste Galois (1964) et une série sur les écrivains, la Caméra-Stylo (1964). Il revient au cinéma avec la Longue Marche (1966), admirable film sur la Résistance où il fait preuve d’une rare maîtrise des plans-séquences. Son film suivant, Flammes sur l’Adriatique (1968) est un échec public. Désormais, à l’exception d’un documentaire coréalisé avec Michel Contat, Sartre par lui-même (1975), il ne travaille plus pour le grand écran.

Revenu au journalisme à Paris-Match, il tourne parallèlement pour la télévision la Méthode intellectuelle de F. W. Murnau (1969), Rousseau musicien (1969), la Lettre volée (1973), Louis XI ou la Naissance d’un Roi (1975), Louis XI ou le Pouvoir central (1976), À une voix près (1978), Arsène Lupin joue et perd (1979), la Chute de la maison Usher (1981), Une fille d’Ève (1988), Alfred Savarius (1992). Il écrit également plusieurs romans et essais, la Tête la première (1975), Ciel de cendres (1975), le Serpent jaune (1977), Quand la chouette s’envole (1979), le Permissionnaire (1984), le Roman de Descartes (1989), Du stylo à la caméra (1992), l’Autre versant de la colline (1993), Évariste Galois (1994) et le Montreur d’ombres (1996).

Si la science et la philosophie lui tiennent lieu de compagnes, Alexandre Astruc a une conscience aigue de son identité protestante, écrivant pour Réforme, dès1945, des articles consacrés au cinéma. « Je regrette qu’aujourd’hui la pensée se soit éloignée de la science. Elle s’est ainsi coupée de son essence. Voyez le luthérien Leibniz : il est parvenu à percer le mystère des dérivés sur lequel Newton calait, ce qui ne l’empêchait nullement de réfléchir à l’homme et à l’existence de Dieu. »

Filmographie

  • 1949 : Ulysse ou les Mauvaises Rencontres (Aller et retour), court métrage
  • 1952 : Le Rideau cramoisi, moyen métrage, d'après la nouvelle Les Diaboliques de Jules Barbey d'Aurevilly- Prix Louis-Delluc
  • 1955 : Les Mauvaises Rencontres
  • 1958 : Une vie d'après Guy de Maupassant
  • 1961 : La Proie pour l'ombre
  • 1962 : L'Éducation sentimentale d'après Gustave Flaubert
  • 1964 : Le Puits et le pendule, court métrage (TV)
  • 1965 : Évariste Galois, court métrage
  • 1966 : La Longue Marche
  • 1968 : Flammes sur l'Adriatique
  • 1975 : Les Grands Détectives (série TV) (épisode La Lettre volée)
  • 1976 : Sartre par lui-même, documentaire
  • 1978 : Louis XI ou La naissance d'un roi (TV)
  • 1979 : Louis XI ou Le pouvoir central (TV)
  • 1980 : À une voix près... ou La naissance de la IIIe république (TV)
  • 1980 : Arsène Lupin joue et perd (feuilleton TV)
  • 1981 : Histoires extraordinaires (série TV) (épisode La chute de la maison Usher)
  • 1989 : Une fille d'Ève, d'après le roman de Balzac (TV)
  • 1993 : Albert Savarus, adaptation télévisée du roman d'Honoré de Balzac, avec Niels Arestrup et Dominique Sanda
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux