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Blue Velvet (1987) est un film de David Lynch. Analyse
David Lynch débute et termine le film sur des notes optimistes: chanson romantique, petits oiseaux. Ces scènes sont idylliques mais finalement trop parfaites: les couleurs sont saturées et beaucoup trop vives pour paraître un tant soit peu réalistes. En réalité, la fin du film semble vouloir dire qu'il faut savoir fermer les yeux sur les profondeurs obscures de la vie pour pouvoir vivre heureux dans la superficie. Il peut être choquant dans la mesure où le sexe et la violence sont présents et étroitement liés. Cependant, on peut considérer que cette association n'est qu'une illustration du caractère profondément perturbé des personnages. Lynch explore la perversité, le voyeurisme, les mœurs sexuels déviants tels le sadisme ou le masochisme, la violence. Mais Blue Velvet est, avant tout, un voyage initiatique où le désir de rechercher la dimension mystérieuse du monde en représente la seule voie d'accès. On ne peut connaître la vraie vie qu'en allant en deçà des images de surface, colorées et stéréotypées mais sans s'enfoncer non plus jusqu'à la mort, au retour névrotique dans la matrice initiale. Dans cet entre-deux permettant de percevoir les musiques les plus douces et les cris les plus effroyables se tiennent le sexe et le sang, l'amour et la peur, la honte et le pardon. Il faut noter que c'est la première d'une longue série de collaborations entre David Lynch et Angelo Badalamenti. L’interprétation de Dennis Hopper en psychopathe drogué au gaz est resté gravées dans les mémoires ou l’inquiétante performance de Dean Stockwell en travesti lui aussi bien atteint, surtout quand il se met à chanter sur la superbe chanson de Roy Orbison "In Dream". Frank est par ailleurs une incarnation totale du mal à l’état pur, comme l’est Jeffrey au niveau de l’innocence. Il est d’un sadisme et d’une méchanceté sans pareil, à l’opposé donc du pauvre Jeffrey, ce côté très "double maléfique" est renforcé lorsque Frank délivre à Jeffrey dans une séquence : "Tu es comme moi". Même chose du coté féminin, Dorothy est une brune ténébreuse et traumatisée par un douloureux secret alors que Sandy est une jolie blonde, rêvant de rouge gorges s’apprêtant à sauver la terre. Un thème là encore reprit de Hitchcock dans "Vertigo", que Lynch reprendra encore pour "Lost Highway" et "Twin Peaks". Pour retrouver l’harmonie totale comme on pouvait le voir au début du film, il faut tuer Frank, il faut éliminer le mal, et ce ne sera pas simple pour Jeffrey. Entre des situations rappelant certains films de Hitchcock, la séquence finale étant à ce titre un modèle de tension absolument ahurissant, et une atmosphère de plus en plus heletante, pour finir par exploser au moment ou on ne l’attend pas, Blue Velvet est un modèle du genre. Lynch crible son film de détails incongrus inquiétants ou drolatiques, mais toujours surprenants : l’aveugle devinant sans problèmes combien de doigts affichent Jeffrey, cette semi maison close envahis de prostituées obèses et repoussantes (clin d’œil à Fellini ?), cette robe de chambre en velours bleu auquel Frank voue une obsession dérangeante, cette oreille coupée trouvée dans le champ dès le début Distribution
Fiche technique
Récompenses
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