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Fifi martingale est un film de Jacques Rozier, sorti en 1991.

Analyse

Le metteur en scène d'une pièce de boulevard intitulée L'Oeuf de Pâques se voit remettre un Molière. Prenant cette récompense pour une mauvaise blague, il pense qu'une cabale se monte contre lui et décide de répondre en intégrant au texte, ce qui pourrait être sa version de La critique de l'École des femmes.

Fifi Martingale porte un regard grinçant sur la vieillesse du comédien. Mais le grotesque devient ensuite pathétique. Jean Lefèvre, comédien comique de théâtre de boulevard, travaille avec des effets appuyés.

Au début, son personnage se caractérise par la performance théâtrale : il regarde rapidement un texte, puis le récite par cœur. Il est engagé pour sa mémoire fabuleuse, mémoire qui disparaît lors des représentations. On éprouve, pour lui, l'angoisse du comédien en scène, devant une salle qui l'écoute, et lui a perdu ses moyens.

Le film fonctionne comme un jeu de poupées russes, avec des éléments méta-filmiques, et des connexions et interférences entre théâtre et réalité. On pense souvent au Va savoir, de Jacques Rivette...

Jacques Rozier déclare :
Un film m'a influencé, sans doute ici : Les Enfants du paradis, de Marcel Carné, lorsque Frédéric Lemaître, interprété par Pierre Brasseur, fait subir un traitement terrible à la mauvaise pièce qu'il joue . Je me suis souvenu du plan où le souffleur est complètement perdu, puisque Frédéric Lemaître, sur la scène, n'interprète plus le texte.

J'aime aussi beaucoup le film de Woody Allen sur le théâtre, Coups de feux sur Broadway. Mais ici, c'est l'inverse : dans Coups de feux…, on se fiche bien de comprendre l'action théâtrale ; et dans Fifi Martingale, j'ai été piégé, j'avais besoin de l'expliquer l'action (les répétitions de L'Oeuf de Pâques, une sorte de dernier avatar de Feydeau), avec sa mécanique compliquée.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a pas d'improvisation du tout. Il faut mettre en scène l'improvisation. C'est même la fois où j'ai le plus écrit un scénario, avec la co-scénariste, qui joue aussi Fifi Florès (Lili Vanderfeld). On essaye de faire une mécanique infernale. En fait, il faut donner l'impression que cela arrive comme ça, n'importe comment, et que c'est improvisé au niveau de la mise en scène ; mais c'est l'inverse.

Je voudrais faire ma propre critique : Le scénario comporte peut-être une certaine disproportion. Beaucoup de choses, dans Fifi Martingale, se passent sur la scène de L'Oeuf de Pâques. Il aurait mieux fallu raccourcir le film. Car j'aime garder la vertu, même pour Fifi…, de voir un film en tant que spectateur. Il n'y a pas des longueurs mais la proportion n'est pas bonne, au début. Mais tout se met en place et doit fonctionner, avec l'arrivée de Gaston.

Distribution

  • Jean Lefebvre : Gaston Manzanarès
  • Lili Vonderfeld : Fifi
  • Mike Marshall : L'auteur
  • Jacques Petitjean : Le directeur
  • Yves Afonso : Yves Lempereur
  • François Chattot : Père Popelkov
  • Alexandra Stewart : L'ambassadrice
  • Jacques François : L'ambassadeur

Fiche technique

  • Réalisation: Jacques Rozier
  • Scénario et dialogues: Jacques Rozier et Lili Vonderfeld
  • Directeur de la photographie: Jean Clave
  • Musique originale: Reinhard Wagner
  • Durée: 127 mn
  • Date de sortie: septembre 2001
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux