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French connection (The French Connection) est un film américain de 1971, réalisé par William Friedkin.

Analyse

Deux flics des narcotiques, Doyle et Russo, ont l'intuition qu'une grosse livraison de drogue est imminente sur Brooklyn. En surveillant Sal Boca, un petit truand italien, ils en viennent à soupçonner un Français venu de Marseille, Alain Charnier, d'être à la tête de la filière.

Ce film est largement fondé sur des faits réels contemporains: La French Connection était une organisation criminelle française chargée de faire transiter de l'héroïne depuis la région de Marseille jusqu'aux États-Unis et dont l'activité a culminé durant les années 1950 et 1960. Elle fournissait la majorité de l'héroïne disponible aux États-Unis à cette époque. Elle était liée à Meyer Lansky et Lucky Luciano, les deux grands parrains de la mafia italo-américaine. Ses chefs furent deux figures corses du milieu marseillais, François Spirito et Antoine Guérini associés à Auguste Ricord du Brésil, Paul Mondoloni de Corse et Salvatore Greco de Sicile. La morphine-base servant à la préparation de l'héroïne était importée d'abord d'Indochine, puis de Turquie. La transformation était opérée dans des laboratoires clandestins à Marseille et dans ses alentours. L'héroïne marseillaise était réputée pour sa grande qualité, pure à près de 98% . Les chimistes du Milieu marseillais, notamment Jo Césari, étaient particulièrement qualifiés. Une note de la CIA datée de 1961 accuse le représentant de Ricard en Amérique du Nord, Jean Venturi d'être aussi le distributeur de la French Connection. Il n'a pas été inquiété, mais a été prié de quitter le territoire des États-Unis en 1967. La French Connection chuta lorsque les autorités françaises arrêtèrent un certain nombre de trafiquants, suite aux injonctions, en 1971, de l'administration Nixon. En février 1972, les douaniers français arraisonnent le chalutier Caprice des temps au large de Marseille et opèrent une saisie record de 425 kilogrammes d'héroïne. Cette saisie marque la fin de « la French ».

C’est un véritable électrochoc qu’allait opérer William Friedkin avec The French Connection. En adaptant de manière quasi documentaire la véritable histoire des inspecteurs Eddie Egan et Sonny Grosso qui, en 1962, mirent la main après de longues semaines de filatures sur plus de 50 kilos d’héroïne, le cinéaste entendait montrer sous son vrai jour la police dans son travail quotidien, à cent lieues des sempiternels clichés du flic intègre et bêtement discipliné.

Contrat on ne peut plus rempli avec ce film coup de poing qui fait voler en éclats tout ce que l’on avait l’habitude de nous servir jusque là. Filmé le plus souvent caméra à l’épaule et mettant en scène un héros fort contrasté, The French Connection mise avant tout sur le réalisme du récit qui nous est conté. Ce n’est donc pas une mais deux révolutions essentielles auxquelles on assiste, l’émergence du nouveau flic parallèlement à celle du nouveau polar.

Côté casting, on ne peut que saluer la performance de Gene Hackman, imposant dans tous les sens du terme. Il illustre à travers ses manières peu orthodoxes et ses vices aucunement dissimulés une image nettement moins manichéenne du flic qu’à l’accoutumée. Néanmoins, ce côté humain est quelque peu compensé par une abnégation proche de l’obstination quand il s’agit d’aller au bout de ses intuitions, même si cela doit mettre en danger ses collègues.

Côté récit, apparaît une division assez claire entre une première partie attentiste un peu longuette essentiellement composée de planques ainsi que quelques indices qui nous éclairent sur le personnage de Doyle, à laquelle succède une seconde partie beaucoup plus musclée alignant successivement une filature mémorable où Gene Hackman et Fernando Rey jouent au chat et à la souris, elle-même suivie d’une course-poursuite « pour de vrai » qui n’a vraiment rien à envier à celle de Bullitt. Bref, un must dans le genre qui contribua grandement à en redorer le blason.

Distribution

  • Gene Hackman : le détective Jimmy « Popeye » Doyle
  • Roy Scheider : le détective Buddy « Cloudy » Russo
  • Fernando Rey : Alain Charnier
  • Marcel Bozzuffi : Pierre Nicoli
  • Tony Lo Bianco : Sal Boca
  • Frédéric de Pasquale : Henri Devereau
  • Eddie Egan : Walt Simonson

Fiche technique

  • Titre : French Connection
  • Titre original : The French Connection
  • Réalisation : William Friedkin
  • Scénario : Ernest Tidyman d'après l'œuvre de Robin Moore
  • Musique originale: Don Ellis
  • Date de sortie : : 7 octobre 1971(USA) : 14 janvier 1972 (France)
  • Film américain
  • Durée : 104 minutes

Récompenses

En 1971, le film fut récompensé de cinq Oscars :

  • Oscar du meilleur film,
  • Oscar du meilleur réalisateur,
  • Oscar du meilleur acteur,
  • Oscar du meilleur montage,
  • Oscar du meilleur scénario adapté.
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux