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Ghost Dog, la voie du samouraï est un film américain de Jim Jarmusch sorti en 1999?. Analyse
Le meilleur ami de Ghost Dog, immigré d'origine haïtienne, propose une glace au chocolat à la petite Pearline, en affirmant "même si la vanille est le parfum le plus populaire au monde, le chocolat reste le meilleur". Il est intéressant de noter le parallèle avec les paroles de la chanson "Ice Cream". En effet, cette chanson joue sur la métaphore entre les glaces aux parfums vanille, chocolat et citron et les couleurs de peau associées. Une image récurrente marque les esprits, celle d'un oiseau survolant la ville. Ghost Dog, tueur à gages, sorte d'ange exterminateur mi-pigeon, mi-pitbull, erre dans la ville. Comme à son habitude, Jarmusch allie la légèreté à la profondeur. Pour cela, il joue de la multiplication des points de vues et opère par transferts sur des animaux symboliques, colombe, pitbull. Chaque mouvement, chaque déplacement de son personnage dans les rues est prédestiné. C'est celui d'un spectre aussi discret que silencieux à la recherche de ce qu'il sait trouvé, voiture, fringues, flingue et cible. Son errance est un rituel musical. D'où cette impression fantômatique qui teinte le film : rarement des fondus enchaînés auront aussi bien traduits ubiquité et hamonie avec la nature qui l'entoure. Si l'oiseau est le substitut physique et oral du samouraï qui le relie au monde des vivants c'est qu'il a une mission prophétique : il est porteur d'un message. Les textes apparaissent en surimpression comme une ponctuation, magnifiée par la voix grave et douce de Forest Whitaker. Ghost Dog lui même finira par être abattu comme un chien en pleine rue par son Maître. Et comme il n'y a pas de morale, l'humour joue le rôle de moderato par des ruptures de ton et un décalage permanent. Un rouge-gorge masquant la lunette d'un fusil du même nom et l'execution sommaire par la colonne d'évacuation des eaux d'un mafieux en train de se talquer le cul en se le remuant sur du rap! Les scènes de fusillade sont quant à elles précédées de leur version Tex Avery. Avec ce poême envoûtant, noir, secret et violent, d'une lenteur hypnotique, Jarmusch atteint sa cible. Mélangeant parodie et tendresse, il nous fait aimer ses personnages et compose un hymne humaniste qui s'élève contre l'acharnement idéologique et matérialiste des hommes. Au sortir du film, il reste comme une empreinte, l'image d'un songe teinté de mélancolie passagère. Distribution
Fiche technique
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