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Ghost Dog, la voie du samouraï est un film américain de Jim Jarmusch sorti en 1999?.

Analyse

À New York, un tueur à gages noir vit selon les préceptes du Hagakure, code d'honneur des samouraïs du Japon médiéval. Il vit seul, très simplement, en nourrissant ses pigeons, se faisant appeler « Ghost Dog ». Son Maître, qu'il considère comme son sauveur à la suite d'un incident survenu huit ans auparavant, fait partie de la mafia locale. Quand la fille du « Parrain » devient le témoin d'un des contrats de « Ghost Dog », celui-ci semble alors bien génant pour les mafieux qui décident de s'en débarrasser au plus vite.

Mais la situation est plus ambigüe car Ghost Dog considère Louie comme son sauveur, c'est pourquoi il le traite comme son maître, qu'il se doit de protéger à tout prix. En effet, au début du film, un flashback nous montre Ghost Dog se faisant passer à tabac par des gangsters, puis Louie arrive et en abat un. Ceci est la version de Ghost Dog. Mais la version de Louie est différente : lorsqu'il raconte cette histoire à son chef mafieux, on voit un gangster le braquer, avant d'être abattu. Louie passe alors de sauveur de Ghost Dog à sauveur de sa propre peau. L'ambivalence n'est pas levée dans le film, et met en cause la seule raison de vivre de Ghost Dog.

Toute la musique originale du film a été composée par RZA, membre du Wu Tang Clan, groupe de hip-hop américain. On peut d'ailleurs apercevoir RZA lui-même en arrière-plan dans plusieurs scènes du film. Au début de la scène du camion de glace, le groupe lui-même interprète leur titre "Ice Cream", dont le texte sert de base à la discussion de la scène qui suit.

Le meilleur ami de Ghost Dog, immigré d'origine haïtienne, propose une glace au chocolat à la petite Pearline, en affirmant "même si la vanille est le parfum le plus populaire au monde, le chocolat reste le meilleur". Il est intéressant de noter le parallèle avec les paroles de la chanson "Ice Cream". En effet, cette chanson joue sur la métaphore entre les glaces aux parfums vanille, chocolat et citron et les couleurs de peau associées.

Une image récurrente marque les esprits, celle d'un oiseau survolant la ville. Ghost Dog, tueur à gages, sorte d'ange exterminateur mi-pigeon, mi-pitbull, erre dans la ville. Comme à son habitude, Jarmusch allie la légèreté à la profondeur. Pour cela, il joue de la multiplication des points de vues et opère par transferts sur des animaux symboliques, colombe, pitbull.

Chaque mouvement, chaque déplacement de son personnage dans les rues est prédestiné. C'est celui d'un spectre aussi discret que silencieux à la recherche de ce qu'il sait trouvé, voiture, fringues, flingue et cible. Son errance est un rituel musical. D'où cette impression fantômatique qui teinte le film : rarement des fondus enchaînés auront aussi bien traduits ubiquité et hamonie avec la nature qui l'entoure.

Si l'oiseau est le substitut physique et oral du samouraï qui le relie au monde des vivants c'est qu'il a une mission prophétique : il est porteur d'un message. Les textes apparaissent en surimpression comme une ponctuation, magnifiée par la voix grave et douce de Forest Whitaker.

Ghost Dog lui même finira par être abattu comme un chien en pleine rue par son Maître. Et comme il n'y a pas de morale, l'humour joue le rôle de moderato par des ruptures de ton et un décalage permanent. Un rouge-gorge masquant la lunette d'un fusil du même nom et l'execution sommaire par la colonne d'évacuation des eaux d'un mafieux en train de se talquer le cul en se le remuant sur du rap! Les scènes de fusillade sont quant à elles précédées de leur version Tex Avery.

Avec ce poême envoûtant, noir, secret et violent, d'une lenteur hypnotique, Jarmusch atteint sa cible. Mélangeant parodie et tendresse, il nous fait aimer ses personnages et compose un hymne humaniste qui s'élève contre l'acharnement idéologique et matérialiste des hommes. Au sortir du film, il reste comme une empreinte, l'image d'un songe teinté de mélancolie passagère.

Distribution

  • Forest Whitaker : Ghost Dog
  • John Tormey : Louie
  • Cliff Gorman : Sonny Valerio
  • Tricia Vessey : Louise Vargo
  • Richard Portnow : Frank
  • Isaach de Bankolé : Raymond
  • Damon Whitaker : Ghost Dog Jeune

Fiche technique

  • Titre Original : Ghost Dog: The Way of the Samurai
  • Réalisation: Jim Jarmusch
  • Scenario: Jim Jarmusch
  • Musique: RZA
  • Image: Robby Müller
  • Montage: Jay Rabinowitz
  • États-Unis d'Amérique
  • Date de sortie (festival de Cannes) 19 mai 1999
  • Durée: 116 minutes.


Source partielle: Wikipédia

Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux