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Inherent Vice, film policier américain coproduit, écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson et sorti en 2014.

Analyse critique

Au début des années 1970, Doc Sportello, un détective privé, faux médecin, de Los Angeles, vit tranquillement au bord d'une plage et passe son temps à fumer des joints entre deux enquêtes. Alerté par Shasta Fay, son ancienne petite amie, il s'intéresse au cas de Mickey Wolfman, un milliardaire qui vient de disparaître. Son enquête l'amène à s'intéresser à une bande de motards violents et à de mystérieux projets immobiliers; Elle le met également en contact avec Christian «Bigfoot» Bjornsen, un policier qu'il connaît bien, et qui, en apparence, déteste les hippies dans son genre

La phrase culte de Bugs Bunny « What's up, Doc ? » devient la réplique leitmotiv de ce film de Paul Thomas Anderson. Des surprises de ce genre, Inherent Vice les enchaîne jusqu'à l'ultime carton du générique de fin. Le film part sur la piste glissante d’une enquête à multiples tiroirs. Le réalisateur a repris les grandes lignes d'un roman touffu de Thomas Pynchon pour signer un brillant pastiche des polars de Raymond Chandler, où Philip Marlowe troquerat son trench-coat pour une chemise à fleurs et son bourbon pour de la marijuana inhalée par kilos.

Tout part d'une femme fatale, Shasta, beauté qui rêve de Hollywood, et qui demande de l'aide à « Doc » Sportello : son nouvel amant, un promoteur immobilier aux fréquentations douteuses, serait victime d'un complot. C'est le début d'une enquête complexe avec dialogues à double sens et personnages qui changent d'identité comme de chemise. Entre deux pétards et une tournée de « tequila zombie », Doc va être confronté à des bikers néonazis, au saxophoniste d'un groupe de surf rock, à un cartel de la drogue vietnamien. Pour raconter cette histoire qu'on croirait écrite sous LSD, le cinéaste a l'intelligence de faire sobre. Pas trop de plans-séquences virtuoses dont il faisait étalage à l'époque de Boogie Nights, mais beaucoup de longs plans fixes au plus près de ses acteurs, avec tension érotique à la clé. Pas non plus de distorsions psychédéliques : le Los Angeles de 1970 constitue, en soi, le plus hallucinant des trips quand on y découvre les coups de sang du flic « hippiephobe » ou la démarche cartoonesque d'un dentiste accro à la cocaïne et au sexe.

Le film chronique avec mélancolie la fin des sixties et de l’ère psychédélique, la reprise en main par les grands prédateurs du business, de l’ordre et de la police. Bientôt, l'idéal antimatérialiste et libertaire du « flower power » sera digéré par le conservatisme de l'ère Reagan. Tous les personnages semblent hantés par la perte des illusions, des amitiés trahies, des amours ratées. Mais l'un d'eux résiste pour les autres, sous ses allures de roi de la défonce, Doc rappelle les grands héros américains par sa morale intransigeante, opposée au culte de l'argent (le « vice caché » du titre) qui corrompt les hommes et le corps social. Doc a peut-être allie la fantaisie de Bugs Bunny, mais son idéalisme est digne des grands redresseurs de torts.

Distribution

  • Joaquin Phoenix : Larry « Doc » Sportello
  • Reese Witherspoon : Penny Kimball
  • Josh Brolin : lieutenant Christian « Bigfoot » Bjornsen
  • Owen Wilson : Coy Harlingen
  • Benicio del Toro : Sauncho Smilax
  • Sasha Pieterse : Japonica Fenway
  • Martin Short : Dr Rudy Blatnoyd
  • Jena Malone : Hope Harlingen
  • Katherine Waterston : Shasta Fay Hepworth
  • Jeannie Berlin : la tante Reet

Fiche technique

  • Titre français : Vice caché (Québec)1
  • Titre original : Inherent Vice
  • Réalisation : Paul Thomas Anderson
  • Scénario : Paul Thomas Anderson, d'après Vice caché (Inherent Vice) de Thomas Pynchon
  • Montage : Leslie Jones
  • Musique : Jonny Greenwood
  • Photographie : Robert Elswit
  • Production : Paul Thomas Anderson, Daniel Lupi et JoAnne Sellar
  • Sociétés de production : Ghoulardi Film Company et Warner Bros.
  • Durée : 148 minutes
  • Dates de sortie : 4 octobre 2014 (Festival du film de New York 2014)
    • France 4 mars 2015
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux