Jean Epstein est un cinéaste français issu de l'avant-garde cinématographique des années 1920, qui fut banni des studios à la suite de ses échecs commerciaux, mais, qui put réaliser une série de documentaires dont de véritables poèmes inspirés par les côtes bretonnes.
Jean Epstein était théoricien avant d'être cinéaste. Dans ses ouvrages d'esthétique (L'intelligence d'une machine, Le cinéma du diable), il affirme que le cinéma, trop souvent cantonné dans un rôle platement illustratif, peut traduire l'expression intime des sentiments; aussi faut-il tendre à une « photogénie de l'impondérable ».
Pour lui, l'image cinématographique «est un calligramme où le sens est attaché à la forme», déclare-t-il. il délaissera lui-même volontiers la narration pour la création d'ambiances, utilisant pour cela toutes les ressources de la technique filmique : montage rapide pour la séquence de la fête foraine de Coeur fidèle (1923), construction morcelée de La glace à trois faces (1927), effets de ralenti sonore du Tempestaire.
Ancien collaborateur de Louis Delluc, il a réalisé des fictions dont la savante alternance des plans et le rythme du montage furent autant de hardiesses pour l'époque : l'Auberge rouge (1923), la Belle Nivernaise (1924). Son chef-d'œuvre s'inspire d'Edgar Poe : la Chute de la maison Usher (1928). Trois films courts tournés en Bretagne témoignèrent de ses recherches qui mêlaient réalisme et esthétique : Finis Terrae (1929), Mor Vran (1931) et le Tempestaire (1947).
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