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La Chute de la maison Usher est un film français de Jean Epstein réalisé en 1928.

Analyse

La Chute de la maison Usher est l'adaptation d'une nouvelle d'Edgar Poe.

Appelé par Lord Roderick Usher, inquiet de la santé de sa femme, avec laquelle il vit dans une maison perdue au milieu des étangs, un de ses amis se rend dans ce lieu chargé d'angoisse et d'énigmes. il trouve le maître de céans en train de peindre avec acharnement le portrait de sa femme; celle-ci s'étiole dans cette atmosphère lugubre, transmettant le peu de vie qui lui reste au portrait. Un jour, elle s'effondre. On l'enterre dans la crypte du parc. Mais Roderick est persuadé qu'elle n'est qu'endormie. il la rejoindra par une nuit d'orage, tandis que la foudre tombe sur la maison Usher.

La chute de la maison Usher, comme La passion de Jeanne d'Arc, fut un film incompris en son temps, mais qui ne saurait vieillir, tant il foisonne de recherches et de métaphores visuelles.

Dans sa mise en scène Epstein se concentre sur le double passage de Madeline de la vie à la mort puis de la mort à la vie. Ces lents passages sont rendus par un combat entre lumière et obscurité. Epstein écrivait : «On s'aperçut que de simples mouvements de diaphragme faisaient mieux que ne pouvaient tant de poulies et d'engrenages.

L'utilisation du ralenti est le deuxième élément fort de la mise en scène. «Le ralenti apporte réellement un registre nouveau à la dramaturgie. Son pouvoir de séparation des sentiments, de grossissement dramatique, l'infaillibilité dans la désignation des mouvements sincères de l'âme est tel qu'il surclasse évidemment tous les autres modes tragiques actuellement connus.» Vie et mort deviennent des substances visibles qui tour à tour se retirent ou emplissent l'écran dans un mouvement dont Epstein souligne la lenteur et le caractère instable.

Manifestement ces mouvements fascinent le héros du film, le peintre. Ils sont source de sa création et moyen de ressentir à nouveau pleinement l'amour. «Le mystère est où se fût cet équilibre qui tantôt présente une âme en vie, tantôt dans la mort."

Dans La chute de la maison Usher il fait un usage systématique du ralenti : les personnages semblent flotter, les rideaux sont agités d'imperceptibles frémissements, le temps est comme suspendu. Plus que dans le fantastique, nous sommes dans l'univers du songe.

Le public sera dérouté par cette chorégraphie insolite, rendue doublement caduque par la venue du parlant; l'avant-garde « impressionniste » jetait là ses derniers feux. Toutefois, des cinéastes comme Jean Vigo? ou Carl Dreyer se diront très influencés par le climat authentiquement poétique de ce film. En 1953, Henri Langlois en louera « la richesse technique extraordinaire ».

Distribution

  • Jean Debucourt : Sir Roderick Usher
  • Marguerite Gance : Madeleine Usher
  • Charles Lamy : Allan
  • Fournez-Goffard : Le docteur
  • Luc Dartagnan

Fiche technique

  • Réalisation: Jean Epstein
  • Scénario : Jean Epstein (d'après "Le portrait ovale" et "La chute de la maison Usher" d'Edgar Poe)
  • Images : George et Jean Lucas
  • Assistant.réalisation : Luis Buñuel
  • Opérateur de ralenti : Hebert
  • Décors : Pierre Kefer
  • Costume : Fernand Oclise
  • Producteur : Les films de Jean Epstein
  • Studios : Eclair et Menchen (Epinay)
  • Format: Noir et blanc
  • Durée: 63 min
  • Date de sortie: 28 octobre 1928
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux