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La période Jōmon ou l'ère Jōmon (縄文時代 jōmon jidai), est l'une des quatorze subdivisions traditionnelles de l'histoire du Japon, elle couvre la période du Xe millénaire av. J.-C., fin de la période précéramique paléolithique, au IIIe siècle av. J.-C., où commence la période Yayoi. Le Japon est peuplé, alors, par des descendants de l'espèce Cro-Magnon, arrivés vraisemblablement d'Asie du Nord-Est, l'archipel étant relié en plusieurs points au continent jusqu'entre le VIIIe millénaire av. J.-C. et le VIe millénaire av. J.-C.. Leur migration intervient à la fin de l'ère glaciaire (20 000 à 18 000 av. J.-C.), leur présence y est attestée bien avant le XIIe millénaire av. J.-C.. Leur civilisation est la première au monde à connaître et faire de la poterie, où sont formés des décors en marque de cordes, d'où son nom :

Selon les légendes, l'empereur Jimmu, descendant de la déesse Amaterasu, aurait fondé la dynastie japonaise, pendant la période, en 660 avant Jésus-Christ.

La population

Au début de Jômon, la population a été estimée entre vingt et vingt-deux mille habitants, elle aurait atteint cent soixante mille sur la fin de la période, la densité de celle-ci étant plus élevée sur la côte Est de l'archipel.

Les archéologues estiment la population d'alors entre 125 000 et 250 000 individus pour tout l'archipel.

Très vite, ils se sont sédentarisés, formant des villages permanents. L'installation typique comprend de six à dix habitations, des maisons à demi enterrées, à l'intérieur desquelles vivent des familles de cinq à six personnes, et des bâtiments communautaires. Parmi les vestiges, on a découvert des "kaizuka" (貝 = coquillage 塚 = monticule, amoncellement), sortes de "poubelles", on y trouve des restes de repas, des coquillages, os, vêtements. Elles pouvaient atteindre plusieurs mètres de hauteur, ce qui confirme la (semi)sédentarisation des communautés de cette époque. Cela est également clairement démontré par ce qu'on appelle les "tate-ana" (立て = vertical, 穴 = trou). Ce sont des trous, profonds de dix à cent centimètres, qui contenaient les fondations des habitations des Jômon. La toiture de ces maisons (faite à partir de branchages) reposait sur des poteaux plantés dans le sol, c’est pourquoi on trouve des petits trous dans les tateana. On pense que cela servait à éviter l'humidité. Dans ces maisons "semi-enterrées", il y avait une place pour faire un feu ainsi que des trous pour le stockage des aliments.

Les habitations étaient agglomérées, on retrouve même des villages assez organisés, selon une structure concentrique. Exemple de l’organisation d’un village : le cimetière se trouve dans l’espace central, puis ensuite un premier cercle d’habitations à même le sol, un deuxième cercle de maisons tateana et enfin des trous de stockage en bordure du village. Rien ne nous indique le pourquoi de cette répartition. C'était le système d'organisation le plus répandu mais pas le seul, il serait donc faux de croire que tous les villages de cette époque possèdent cette structure. Avec l'apparition de la culture du riz, ces constructions deviendront de plus en plus complexes pour être même construites avec un étage vers la fin du Jômon - début du Yayoi. Elles serviront de base pour l'architecture du Yamato.

Un des grands mystères de la civilisation jomon est l'utilisation de la poterie parce qu'elle est habituellement associé à l'invention de l'agriculture. On pourrait les qualifier d'"hommes primitifs", ils ne connaissent pas l'agriculture, chassent avec des armes rudimentaires, leur objets sont en os et ils sont vêtus de pièces de fourrure animale avec un trou pour la tête. Cependant l'abondance des ressources est telle que l'agriculture n'a pas besoin d'être développée, ces chasseurs-cueilleurs disposent sur ces îles d'une grande diversité de ressources naturelles dans tous les biotopes de leur archipel : au printemps et au début de l'été, les espèces de poissons de haute mer (thons et bonites) et les mammifères marins sont pêchés, alors qu'ils s'approchent des côtes pour se reproduire. En automne, les fruits et les graines sont prêts à être cueillis, et la récolte de châtaignes, noix, noisettes et glands est stockée dans de nombreux silos souterrains. À la fin de l'automne et pendant tout l'hiver, les daims et les sangliers sont chassés, mais aussi l'ours, le cerf et le lièvre.

Leur outillage de pierre comprenait des haches, des doloires bifaces, des meules et des broyeurs dans les zones à l'intérieur des terres. Dans les forêts des côtes occidentales, ils chassaient avec un arc et des chiens. Dans les zones côtières et fluviales, l'outillage comprenait des harpons, des hameçons, des pointes de flèches et des plombs pour les filets. Ils connaissaient aussi la technique du vernissage des objets avec la résine d’un arbre. Les différences marquées entre les cultures néolithiques de chaque région de l'archipel au cours des temps sont dues non seulement aux spécialisations locales, mais aussi aux vagues successives de migrations, s'étendant sur de nombreux millénaires, apportant des traditions culturelles différentes. Des découvertes récentes ont démontré qu'il existait déjà à cette époque des traces de techniques liées à la riziculture vers -1 000, cependant ces pratiques étaient minoritaires et limitées à certaines régions. L'agriculture ne commença à devenir dominante qu'au cours du dernier millénaire avant l'ère chrétienne, avec la culture des plantes et notamment celle du riz qui était devenu la principale ressource dans tout l'Extrême-Orient et l'Asie du Sud-Est.

Croyances

Iil y a peu d'éléments concernant la sociologie et les croyances de cette civilisation, cependant trois d'entre eux permettent d'affirmer l'existence de rites et d'une hiérarchie sociale :

  • Certains décors de poteries, comme celles dites à décors de feu, révèleraient un culte du Feu.
  • Les dogû, qui sont des figurines en argile cuit, sans usage pratique, et ont souvent été enterrées.
  • Certains crânes, datés de mi-Jômon (-5000), ont été retrouvés avec des dentitions incomplètes. L'ablation des dents de devant et la taille d'autres semble avoir été une pratique rituelle, réalisée du vivant des individus, montrant une volonté de différenciation entre les individus, des rites de passage ou rites de deuil.

Il semble que les rites funéraires japonais correspondent aux tendances observées en Europe. Les corps retrouvés sont majoritairement placés en position foétale pendant les débuts de l'ère Jômon pour ensuite être placés en positions allongée par la suite. Ces corps ne sont généralement pas accompagnés de mobilier funéraire si ce n'est quelques masques retrouvés à Hokkaidô et au nord-est de Honshû. D'autre part, bien que rares, certains cas plus étonnants ont montré l'existance de la pratique de l'incinération.

Les Jomons et les Inuits pourraient être proches culturellement. Ils pratiquent le shamanisme et les chants de gorge. Ils ont aussi des mythes qui se ressemblent étroitement, comme celui du corbeau créateur du monde. Mais aussi, il y a aussi la «fête de l'ours», qui consiste à relâcher un ourson élevé par les hommes dans la nature pour qu’il explique aux autres ours qu'il ne faut pas attaquer les hommes.

L'art Jomon

En l'absence de tour, les poteries étaient réalisées à partir d’un cordon de glaise enroulé en spirale, ou bien de plusieurs cordons en anneaux empilés les uns sur les autres. La poterie est ensuite simplement séchée puis cuite dans les cendres d'un foyer selon la technique du colombin (le four n'existant pas encore). On suppose que ces poteries décorées avaient un usage dans des rituels. Au départ réservées à la cuisson, elles servent par la suite pour le stockage de nourriture et finalement pour les sépultures. Certaines remontent au XIIe millénaire av. J.-C., d'où la polémique pour définir le début de l'ère Jômon. Les plus grandes mesuraient 1 m de haut pour à peu près 70 cm de diamètre.

Les Jomons ont été les premiers potiers du monde. Malgré qu'Il y a des fouilles en Chine et en Russie orientale qui nous ont démontrer l'existance de poteries datant d'environ 10 000 ans, les vases jomons eux restent les plus anciens. Certain sont vieux de 12500 ans, encore selon Madame Pothier.

À coté, des poteries simples, sans aucune décoration, qui servaient pour la vie de tous les jours. Les artisans en réalisaient aussi d'autres pourvues de décorations sophistiquées faites avec des cordes tordues ou enroulées sur un bâton, et appliquées sur la terre crue. Ces ornementations constituent le premier exemple d'art appliqué, et d'ornementation sans rôle symbolique apparent. Au fur et à mesure de l'évolution de la culture Jōmon, les motifs décoratifs se sont diversifiés, comprenant des impressions de coquillages, de bambous, et surtout l'ajout de flamèches sur les anses et les rebords des récipients, au point qu'on peut s'interroger sur l'utilité de certaines poteries de l'époque la plus tardive.

La technique de fabrication remonta jusqu'à Honshū, pour atteindre Hokkaidō vers 6 500 av. J.-C.. L'apogée de la « culture Jōmon » se situe entre le IIIe millénaire av. J.-C. et le IIIe siècle av. J.-C., les céramiques « à dessins cordés », sont produites par une multitude de petites communautés disséminées dans tout le Japon. Ces "motifs cordés", caractérisant la civilisation "Jômon", ont été retrouvés dans des sites à plus de 1 500 km au sud du Japon. À partir du IIe millénaire av. J.-C., les poteries sont le reflet de la pénétration d'influences venues du continent, notamment dans le Nord-Est de l'archipel, certaines formes semblent imiter les vases de bronze chinois contemporains.

Les Figurines en argile, ou Dogū, constituent la deuxième forme d'art des Jomons. Les premières sont apparues au VIIe millénaire av. J.-C., elles sont de formes humaines (souvent de femmes) et animales, et constituent les premiers témoignages de la sculpture japonaise. Leurs fonctions étaient vraisemblablement liées à des cérémonies funéraires (offrandes), à des rites de fécondité, à des formes primitives d'agriculture et à des rites de guérison. Elles sont souvent retrouvées brisées, ce qui devait constituer la fin de la cérémonie, le mal y ayant été transféré.

Les masques sont une troisième forme d'art de la culture Jōmon. Tout d'abord, ils sont confectionnés à partir de valves d'huîtres percées de trous pour représenter la bouche et les yeux, mais du XVIe siècle av. J.-C. au Xe siècle av. J.-C. apparaissent des masques en terre cuite. Ils semblent avoir été utilisés pendant les cérémonies, pour représenter des expressions spécifiques du visage.


Cet article fait partie des généralités sur le Japon?

Dogū Jomon


2 figurines Jomon


Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux