Recherchez sur ce site

Sommaire (edit)

Le cinéma

Liens

Développé grâce à: pmwiki.org

Changements Récents Version imprimable Edition

L'Amant d'un jour , film français de Philippe Garrel, sorti en 2017

Analyse critique

Le film commence par des plans sur un homme et une femme qui se rejoignent dans le couloir d'une fac, l'empruntent prestement. Puis l'image passe aussitôt au couple en train de faire l'amour, dans les toilettes. Un plan rapproché sur le visage de la femme montre toute sa jouissance. Philippe Garrel, volontiers prude mais au cinéma si sensuel, n'avait jamais abordé ainsi de front une scène d'amour.

L'homme est un professeur de philosophie et la femme l'une de ses élèves, Ariane. On les retrouve en pleine histoire d'amour, ils habitent ensemble chez lui. Un jour, sa fille, Jeanne, qui a également 23 ans comme Ariane, revient vivre chez son père à cause d'une rupture amoureuse douloureuse. Jeanne, qui se remet de la fin de sa première véritable histoire d'amour, ne semble pas offusquée par la différence d'âge entre son père et la jeune femme. Elles se comprennent, car toutes les deux sont bien décidées à vivre intensément leurs histoires d'amour.

Un homme, deux jeunes femmes, c'est la trinité chère au cinéaste, mais recomposée. Les deux jeunes femmes, Ariane et Jeanne, se ressemblent et sont très différentes. Au début, Jeanne voit d'un mauvais œil celle qu'elle compare à sa mère. Puis elles apprennent à se connaître : Jeanne est une amoureuse romantique, entière, fidèle ; Ariane, un don Juan au féminin. Autre changement notoire, déjà amorcé, avec L'Ombre des femmes, l'homme est relégué au second plan, ce sont les femmes qui prennent le pouvoir, occupent le devant de la scène.

Philippe Garrel sait transformer en poésie brute des situations banales, ces femmes entre elles qui parlent ouvertement d'adultère dans la cuisine, ces amis qui se croisent par hasard sur un boulevard en pente douce dans Paris déserté, ou ces amants qui se remémorent, dans un café, leurs premiers regards échangés. Il sait évoquer, comme souvent, la joie et la douleur d'aimer, l'infidélité, l'harmonie et la rupture.

La splendide image en Cinémascope et en noir et blanc concourt à l'ampleur de ce théâtre de l'intime, intemporel parfois, on se croit dans les années 60, tout en étant parfaitement inscrit dans le monde d'aujourd'hui.Avec les années, le cinéaste a gagné en concision, en force expressive dans la peinture des sentiments et des visages, distordus par les pleurs, rieurs aussi, sereins et lumineux.

Distribution

  • Éric Caravaca : Gilles
  • Esther Garrel : Jeanne
  • Louise Chevillotte : Ariane

Fiche technique

  • Réalisation : Philippe Garrel
  • Scénario : Philippe Garrel, Jean-Claude Carrière, Caroline Deruas et Arlette Langmann
  • Photographie : Renato Berta
  • Musique : Jean-Louis Aubert
  • Montage : François Gédigier
  • Producteur : Saïd Ben Saïd et Michel Merkt
  • Format : Noir et blanc
  • Durée : 76 minutes
  • Dates de sortie : 19 mai 2017 (Festival de Cannes 2017, Quinzaine des réalisateurs)
    • 31 mai 2017 (en salles)
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux