Recherchez sur ce site

Sommaire (edit)

Le cinéma

Liens

Développé grâce à: pmwiki.org

Changements Récents Version imprimable Edition

La Ligne rouge (The Thin Red Line ou La Mince Ligne Rouge au Québec) , film américain réalisé par Terrence Malick de 1998.

Analyse

Le film commence par des instants de calme pour nous emmener sur une des îles tenues par les Japonais, Guadalcanal. Les personnages devront parcourir un long chemin pour finalement arriver à la colline 210, fortement protégée par un bunker.

L'unité monte alors à l'assaut, menée par le capitaine Staros. Par la suite, il désobéira à un ordre de son colonel, lui demandant de redonner l'assaut, ce qui est pour lui un suicide. Après de longues heures d'attente, une patrouille est donc chargée d'aller en reconnaissance et d'attaquer. Cette bande de soldats parvient par la rage de vaincre et à l'abri d'une petite corniche, à neutraliser le bunker et à faire des prisonniers.

S'ensuit alors une atroce boucherie où les Japonais sont massacrés dans leur sommeil. L'enfer terminé, les hommes de l'unité Charlie retrouvent un peu d'humanité en arrivant à l'aérodrome. Ils se voient de nouveau confier une mission. Mais en chemin ils sont repérés par l'ennemi et une nouvelle patrouille part en reconnaissance. La tentative est un échec et pour sauver ses camarades, Witt, un soldat, se sacrifie...

Le film explore le comportement d'hommes ordinaires lors d'un conflit armé. Bien qu'étant composé de scènes d'action intense et se voulant réalistes, le film est surtout un poème sur la guerre, ou plutôt contre la guerre.

Des scènes ultra-violentes côtoient des plans sur les merveilles de la nature. Ce contraste permet de mettre l'accent sur l'absurdité de la guerre.

Les longs monologues internes aux personnages nous permettent d'approfondir leurs personnalités. Le message sur le but de la vie, la nature humaine et les raisons de la violence passe ainsi plus facilement.

Le film de Terrence Malick est l'inverse absolu du film de Spielberg "Saving Private Ryan". Ici on ne vient pas sauver un p'tit gars du Middle-West ; ici les hommes tentent de retrouver, au milieu de la boucherie, une humanité, une "âme universelle dont chacun d'entre nous posséderait une part" .

Terrence Malick ne tente pas de justifier la guerre, on ne vient pas libérer le monde ; les soldats ne savent même pas pourquoi ils se battent. "L'Autre", l'ennemi, ce frère d'infortune, a un visage ; un visage étrangement semblable, un visage-miroir dans lequel le GI peut se reconnaitre, dans lequel tout homme peut se reconnaitre.

L'ennemi existe ; lui aussi pense, souffre, a peur, meurt de la même façon. Les corps mutilés sont les mêmes d'où qu'ils viennent, presque interchangeables ; ils offent la même puanteur. Ici les morts parlent et interrogent leur tueur.

Des hommes interrogent le ciel, pensent à Dieu, leur mère ou leur femme pour tenter de trouver un sens à ce qui n'en a pas. Ici le Colonel cite Homère dans le texte ("l'aurore aux doigts de rose") et le Capitaine (Sarros, saqué ) dit au revoir à ses hommes en grec.

Chez Malick, l'Enfer et le Paradis, la lâcheté et la bravoure, la trahison et le sacrifice, la connerie et le courage (la mort de Woody Harrelson), le déserteur et le héros, sont les deux facettes d'une même humanité, qui ne sont séparées que par une 'fine ligne' rouge...

"Je viens de tuer un homme. C'est la pire chose qui soit."

Pour Malick un soldat peut désobéir, doit désobéir ; la désobéissance est un acte de bravoure quand elle est juste. On n'en meurt pas comme chez Spielberg: on sauve un bataillon. Certes on est renvoyé du front, muté, saqué, mais on gagne la reconnaissance et l'estime des autres soldats, on récupère un peu de cette 'âme universelle'.

Distribution

  • Adrien Brody : le caporal Fife
  • Jim Caviezel : le soldat Witt
  • Ben Chaplin : le soldat Bell
  • John Cusack : le capitaine John Gaff
  • Sean Penn : le sergent-chef Edward Welsh
  • Jared Leto : le second lieutenant Whyte
  • Nick Nolte : le lieutenant-colonel Storm
  • Elias Koteas : le capitaine Staros
  • George Clooney (VF : Robert Guilmard) : le capitaine Charles Bosche
  • Woody Harrelson : le sergent Keck
  • Dash Mihok : le soldat Doll
  • Tim Blake Nelson : le soldat Tills
  • John C. Reilly : le sergent Storm
  • Larry Romano : le soldat Mazzi
  • John Savage : le sergent McCron
  • John Travolta : le brigadier-général Quintard
  • Arie Verveen : le soldat Charlie Dale

Fiche technique

  • Titre original : The Thin Red Line
  • Réalisateur : Terrence Malick
  • Scénariste : Terrence Malick, d'après le roman The Thin Red Line de James Jones (1962) édité en français en 1963 sous le titre Mourir ou crever, puis réédité ultérieurement sous le titre La Ligne Rouge.
  • Musique originale : Hans Zimmer
  • Directeur de la photographie : John Toll
  • Montage : Leslie Jones, Saar Klein, Billy Weber
  • Durée : 170 minutes (2h50)
  • Dates de sortie: 25 décembre 1998 (USA); 24 février 1999 (France)
  • Ours d'or au Festival de Berlin 1999
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux