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Le Chat, film réalisé par Pierre Granier-Deferre d'après un roman de Georges Simenon, et sorti en 1971

Analyse

Dans une banlieue parisienne en plein bouleversement, Puteaux, Courbevoie, Quartier de la Défense, défigurée par les travaux d'urbanisme moderne, un couple de retraités vit un huis-clos dans son pavillon, cohabitation plus forcée que souhaitée désormais.

Lorsque le mari recueille un chat auquel il voue toute son affection, la jalousie de l'épouse devient de la haine, atteint un paroxysme et c'est désormais une guerre civile âpre et implacable qui se joue autour de ce chat.

Le temps détruit tout. Le chat montre la fragilité du bonheur et laisse le temps faire son travail de sape. Le chat c’est l’histoire d’un couple, un couple qui a été heureux, qui s’est aimé et qui ne partage plus désormais que la mesquinerie de la vengeance. Vieux couple. Couple de vieux. Nous assistons à la phase terminale d’un amour rongé par les affres du temps. Ce couple est un naufrage et en même temps le radeau auquel il s’agrippe pour ne pas sombrer complètement.

Dans une métaphore évidente, la lente destruction de la vieille banlieue ouest de Paris et la dégradation des luttes syndicales en milieu ouvrier nous sont montrés en parallèle. Leur maison, jadis pimpante et avec "vue imprenable", se retrouve isolée et promise à l'expropriation pour cause de réaménagement du quartier.

Le Chat est donc le récit de la mort inéluctable, de la mort qui se rapproche, de la fin qui hante, de la mort tant physique que morale ; il y a bien longtemps que le couple n’a plus de raison d’être ; ils sont morts moralement avant que de mourir physiquement. C'est aussi la mort de ces petits quartiers de pavillons de banlieue.

Gabin est merveilleux dans son rôle de vieux bougon se refusant à expliquer à son épouse les raisons de la mort de son amour, retrouvera toutefois, au moment ultime la flamme de sa jeunesse ; qu’il le veuille ou non, il est lié à Clémence, à ce pavillon sordide et grisâtre, à cette vie commune à laquelle il ne saura guère échapper à la fin. Son feint détachement, tout aussi factice que l’apparente désinvolture du félin qu’il affectionne s’écroulera d’un coup afin que Clémence puisse l’emporter avec elle, et qu’ils scellent leur réconciliation post mortem.

Simone Signoret est d'autant plus émouvante que son destin possède de fortes similitudes avec celui de son personnage, Clémence : femme sublime détruite par les années, sombrant dans l’alcool après la découverte du désintérêt de l’homme qu’elle aime, voilà qui est troublant.

Distribution

  • Jean Gabin? : Julien Bouin
  • Simone Signoret? : Clémence Bouin
  • Annie Cordy : Nelly
  • Florence Haguenauer : Germaine
  • Jacques Rispal : médecin
  • Harry-Max : retraité
  • André Rouyer : délégué syndical
  • Carlo Nell : agent immobilier
  • Nicole Desailly : infirmière
  • Yves Barsacq : architecte
  • Georges Mansart : gars à la moto
  • Renate Birgo : crémière
  • Isabel del Rio : fille sur la moto
  • Ermano Casanova : cafetier

Fiche technique

  • Réalisation: Pierre Granier-Deferre
  • Scénario: Pierre Granier-Deferre, Pascal Jardin, d'après le roman homonyme de Georges Simenon
  • Dialogue : Pascal Jardin
  • Assistants réalisateur : Philippe Lefebvre, Michel Rubin
  • Images: Walter Wottitz
  • Montage : Jean Ravel, assisté de Michèle Robert-Lauliac
  • Musique: Philippe Sarde
  • Production : Lira Films, Gafer, Comacico, Cinétel (Paris) - Ascot Cineraid (Rome) - (Franco-Italienne)
  • Directeur de production : Ralph Baum
  • Durée: 86 minutes
  • Sortie: 24 avril 1971 (France)
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux