Sommaire (edit)Le cinéma
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Le Locataire est un film français de Roman Polanski, sorti en 1976. AnalyseLe "deux-pièces" que vient de louer le petit Monsieur Trelkovsky, un Polonais naturalisé de fraiche date, donne sur la cour d'un modeste immeuble. La précédente locataire, Simone Choule, s'est jetée par la fenêtre et la verrière qui a amorti sa chute n'est pas encore réparée lorsque Trelkovsky emménage. La suicidée agonise à l'hôpital et le jeune homme lui rend visite. A son chevet il rencontre Stella, une amie de la mourante; celle-ci répond à leurs questions par un long et déchirant hurlement. Trelkovsky est timide, effacé. Ses voisins, pourtant, l'accusent de faire trop de bruit et M. Zy, le propriétaire, menace de l'expulser. Le locataire est en butte à l'hostilité générale, de la concierge aux autres habitants de l'immeuble qui, menés par Mme Dioz, martyrisent aussi, à coup de pétitions, la pauvre Mme Gardérian et sa petite fille infirme. Simone a laissé ses vêtements dans l'appartement. Ils fascinent Trelkovsky, tout comme cette dent humaine découverte dans un trou du mur et ces gens immobiles qui des heures durant l'observent des W.C. communs dont la lucarne est juste en face de sa fenêtre. Les rares excursions à l’extérieur virent à la catastrophe, Trelkovsky sentant la présence des habitants de l’immeuble partout où il va, ainsi frappé de crises de plus en violentes. Les conseils de Scope, son camarade de bureau, l'amour de Stella, auprès de qui il s'est réfugié, ne pourront enrayer l'implacable processus au terme duquel le malheureux locataire, convaincu d'être persécuté, va s'identifier à Simone. Maquillé, emperruqué, vêtu de la robe de la morte, il se jette à deux reprises par la fenêtre : la verrière venait juste d'être réparée. Et, sur son lit d'hôpital, il répond par un long hurlement aux questions que lui posent à son chevet Stella et Trelkovsky, bouclant ainsi par un dédoublement sur le début du film. Polanski sortait du triomphe de Chinatown et après un succès aussi spectaculaire, il voulait aller vers un sujet plus difficile, plus secret, an adaptant avec Gérard Brach le roman de Roland Topor, Le Locataire Chimérique. Le film présente un sujet profond, troublant, imprégné des grands thèmes polanskiens : l'ambiguïté de la vérité, le mal, la persécution, la paranoïa. L'accueil réservé au film fut mitigé. Il a été globalement mal perçu par le public et la critique. Dans ce film, Polanski révèle toutes ses peurs les plus intimes, les plus inavouables, les plus effrayantes, jusqu’à un final malsain dans lequel l’acteur-réalisateur se met véritablement en danger. Véritable thérapie pour le metteur en scène, Le Locataire marque en quelque sorte la fin d’une époque, celle du Polanski malade, troublé, à l’univers inquiétant.
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