Sommaire (edit)Le cinéma
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Les Yeux sans visage est un film franco-italien réalisé par Georges Franju, sorti en 1960. AnalyseLe docteur Génessier veut greffer un visage à sa fille, défigurée dans un accident dont il est responsable. Il a installé un laboratoire dans sa propriété où son assistante attire des jeunes filles. Franju a répondu dans une interview : « Ce n'est pas seulement de l'épouvante», et précisé même lorsqu'on lui a demandé s'il avait eu peur à son film : «Je n'ai jamais tant rigolé de ma vie.» L'œuvre de Franju, c'est la lutte de la poésie contre le monde gris et concentrationnaire des valeurs confortables. Toute la dernière séquence n'a pas d'autre sens. Derrière le masque blanc, sans émotion perceptible, les yeux sans visage de Christine prennent conscience de l'horrible, et le scalpel qui devait découper le visage d'Altariba servira à trancher les courroies de la table d'opération avant de plonger dans la gorge d'Alida Valli. Puis, ombre blanche dans les clairs-obscurs des souterrains, Christine libère les chiens qui, eux, sauront faire justice en infligeant au chirurgien éminent et considéré le sort qu'il reserva à ses victimes expérimentales. Franju fait confiance aux chiens bien plus qu’aux flics car, comme il déclarait : «Je n'aime pas l'intervention de la police". Et sur fond de nuit, dans les silhouettes blêmes des arbres tordus d'angoisse, découpés sur le ciel noir comme des négatifs de photographie, la Poésie glisse vers les périlleuses limites de la Folie dans un émoi de colombes et le frôlement satiné d'une robe blanche déjà d'un autre monde. Danger du quotidien, péril du normal : Au delà des sons déchirants étouffés par les murs des souterrains sombres, de l'opération de Juliette Mayniel, du visage horrible d'Edith Scob sous le masque, Franju fait surgir l'éminence du merveilleux et l'éloge de la Poésie. Il a bien dit: ce n'est pas seulement de l'épouvante.
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