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Like Someone in Love film iranien , aussi français et japonais écrit et réalisé par Abbas Kiarostami, sorti en 2012 et présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2012. AnalyseDe nos jours dans une grande ville du Japon. Un vieil universitaire très érudit, garant des traditions ; une jeune et séduisante étudiante, qui doit vendre ses charmes pour payer ses études ; un jeune homme jaloux, dont la violence ne demande qu’à exploser : entre ces trois-là, se nouent en une journée des relations inattendues, qui changeront leurs vies à jamais. Abbas Kiarostami s'expatrie au Japon, avec des acteurs inconnus ou débutants, pour raconter l'histoire de trois solitudes noyées dans l'anonymat d'une grande ville. Un lien inexplicable se noue entre eux, entraînant les personnages dans une relation triangulaire où personne ne sait où commence ni finit la sincérité. Kiarostami met en scène un personnage qui profite des circonstances pour s'attribuer une fausse identité, ici celle d'un très plausible grand-père, pour transformer sa vie solitaire. Ce jeu avec le faux que l'on peut espérer transformer en vrai est le premier motif du film. Le second est l'opposition entre le monde très policé et magnifique des anciens ou des artistes et le monde sauvage et sans pitié dans lequel vivent aujourd'hui les jeunes gens. Le film déconcerte par sa façon de tout suspendre. Suspension du temps d'abord, mais aussi de la transparence des sentiments. Quelle forme d'intimité Takashi et Akiko ont-ils partagé ? Leur proximité intellectuelle est-elle aussi tarifée, au même titre que leurs échanges charnels, dont on ne connaît pas la vraie nature ? Le titre du film Like someone in love est la chanson d'Ella Fitzgerald qui passe sur la chaine de Watanabe au moment où il revient dans le salon éteindre le téléphone qui avait interrompu sa conversation avec Akiko dans la chambre où celle-ci s'était déjà mise au lit. Frustré de n'avoir pu prolonger la conversation, le vieil homme monte le son, regarde au travers des vitres, et, le verre à la main, semble plongé dans ses souvenirs. Il revient ensuite dans la chambre et constate qu'Akiko dort. Le titre de la chanson renvoie bien plus au passé de Watanabe, dont on apprendra plus tard par l'indiscrète voisine qu'il vécut une grande histoire d'amour. Watanabe est un sociologue qui accorde beaucoup d'importance à l'expérience. Watanabe écrit toujours des livres et se documente. Il est ainsi probable que, touché par l'histoire de cette étudiante conduite à se prostituer pour gagner sa vie, il a demandé à Hiroshi de la faire venir chez lui. La soupe de crevette, la musique et le vin étaient probablement l'occasion de passer une bonne soirée et de comprendre un peu mieux la jeunesse. C'est excité par l'expérience qu'il est gêné par l'appel téléphonique importun de son beau-frère. La conversation qu'il a avec Akiko sur La leçon au perroquet de Chiyo Yazaki et ses photos plait au vieil homme qui se désole de voir Akiko se coucher tant elle est fatiguée. La couverture qu'il plie le lendemain midi en revenant chez lui montre qu'il a couché sur le canapé du salon. Abbas Kiarostami, qui contourne toute psychologisation, n'esquisse pas l'ombre d'une réponse. Ce qui l'intéresse, c'est la traversée nocturne que partagent les êtres, les dialogues naturalistes et pudiques. Par le pouvoir de l'évocation, une épure de la mise en scène, des hors champs suggestifs, des reflets mélancoliques de la ville dans les vitres, des lumières qui pénètrent l'enclos d'une voiture, le réalisateur donne à son film le laconisme triste mais si beau des haïkus. Fiche technique
Distribution
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