Un professeur d'université et ses deux filles, Satsuki, onze ans et Mei, cinq ans, s'installent dans leur nouvelle maison à la campagne. Celle-ci est proche de l'hôpital où sa femme est hospitalisée.
Explorant les alentours, Mei rencontre Totoro, sorte de génie des bois.
Ce film est une sorte d'antidépresseur à la fois apaisant et euphorisant, un miraculeux mélange de magie, de poésie et de spiritualité. Dans un décor bucolique se dispersent des figures sacrées imposant un caractère religieux à l'atmosphère de Totoro. Du Totoro lui-même, figure de déité dans une forêt mystérieuse, aux monuments sacrés parsemés dans le décor ou manifestations de la nature empruntant au boudhisme, aux croyances animistes ou à l'esprit shinto. Ce mélange confirme la particularité du Japon , pays aux religions complémentaires et non concurrentes comme en Occident.
Tous ces éléments participent à l'atmosphère particulière de quiétude qui émane de Mon Voisin Totoro: une fable sur l'enfance, une ôde à la nature où la magie et les manifestations religieuses prennent pour cadre le quotidien de deux jeunes enfants tout aussi émerveillés que le spectateur lors des apparitions d'un chat-bus, d'un Totoro accueillant ou de noiraudes qui déboulent dans leur maisons.
Et pourtant ce spectacle, délicat et contemplatif, se limite souvent à un minimalisme assez magique: les dialogues se font parfois très rares, l'intrigue tient finalement sur une demi-feuille mais le rythme est parfaitement soutenu, l'émerveillement constant. Voilà une divine réussite, une invitation au voyage et à la rêverie d'une douceur singulière, qui suscite une folle envie de s'endormir sur le ventre d'un Totoro.
|
|