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Munich est un film américain de Steven Spielberg, sorti en France en 2006 et écrit par Tony Kushner? et Eric Roth?.
La vision donnée au spectateur est par cercles concentriques : celle d'un rappel des faits tels que les médias de l'époque l'ont retransmis aux populations occidentales et au Proche-Orient, celle des cercles du pouvoir israélien, et enfin le point de vue personnel du protagoniste principal, qui vit de manière traumatisante les diverses étapes de la prise d'otage tout au long du film. A plusieurs reprises, il lui est rappelé l'importance du noyau familial pour la stabilité de tout individu. Cet métaphore de la famille est filée tout au long de la projection. Par le premier ministre d'abord, Golda Meir argumentant qu'elle a assisté à l'enterrement de sa soeur au lieu de celui des athlètes de Munich, plaçant sa considération pour la famille avant ses prérogatives au sommet de l'État. Avner étant fin cuisinier, il accueille les membres de son équipe avec un plantureux repas. Ces hommes deviendront sa famille de substitution dans le cadre de ses opérations secrètes. Il ne retourne en Israël que pour assister aux évènements familiaux (naissance de sa fille), hormis lesquels il est coupé d'elle. La métaphore culinaire se poursuit lors de sa rencontre avec « Papa », patriarche survivant de la Seconde Guerre mondiale et à la tête d'une famille très nombreuse, agissant tel un mercenaire dans le milieu trouble du renseignement pendant la Guerre froide. Papa, a des points communs avec Avner sur le plan culinaire et aussi sur la famille (lors qu'il lui dit qu'il peut l'appeler Papa comme tous le monde, Avner lui répond : "Non. J'ai déjà un Papa") ce qui les rapproche. Il faut une confiance totale pour accepter de manger les plats cuisinés qu'ils s'échangent dans ce contexte machinal d'assassinats par tous moyens permis. Lorsque la violence atteint un paroxysme, c'est encore un festin qui rassemble l'équipe, dont les points de vue laissent poindre une désunion. Au gré des missions, il a l'occasion, sous couvert d'une identité d'emprunt, de confronter ses points de vue à un activiste de la partie adverse. Il constate alors que ses motivations ne sont pas si éloignées des siennes. L'un désire protéger sa terre, pour garder l'indépendance de son peuple et l'autre cherche à en avoir une et ainsi s'émanciper de toute tutelle. Avner commence à s'apercevoir ce que son engagement met en danger pour lui-même. Les protagonistes en mission atteignent l'autre côté du miroir lorsqu'ils s'aperçoivent qu'eux-même sont chassés avec les mêmes méthodes et que leurs informateurs les livrent sans aucune forme de rattachement idéologique : seule la survie de la famille compte. Alors que les premiers membres de l'équipe sont assassinés, Avner en proie à la paranoïa s'aperçoit que son seul salut subsiste en sa famille propre, étant donné qu'il est allé au bout de son engagement pour sa patrie. Cette dernière lui réserve un accueil froid compte tenu du sacrifice produit. Il développe alors une éthique sur son engagement, et décide de s'isoler en quittant Israël et partir pour New York, rejoindre sa femme et sa fille qu'il avait déjà envoyé là-bas. Suspectant une surveillance du Mossad, il doit alors se libérer des intrigues de ses compatriotes, visiblement attentifs à un possible revirement. Sa vision obsessive des évènements de la prise d'otage le libère, dans une ultime réminiscence qui s'achève alors qu'il est dans les bras de son épouse : exilé, la seule rédemption subsistante vient de ses intimes. Comme dans bien des conclusions, la dernière image donne lieu à une mise en abyme. Spielberg fait alors un lien entre la réponse du gouvernement américain au 11 septembre et celle du gouvernement israelien après la prise d'otages de Munich. Le film fait apparaître que la logique meurtrière menant à l'hyperterrorisme prend ses sources dans un cycle de violence qui se déroula trente ans auparavant. Spielberg le suggère en une image, la dernière, celle des crédits de fin du film, au centre de laquelle les tours jumelles ont été replacées numériquement sur Manhattan. La scène de fin vient de s'achever sur la divergence de points de vue entre Avner et son officier de liaison, l'un ayant développé une éthique et un recul face à l'horreur qu'ont entraîné les agissements dans lesquels il a été impliqué. Il objecte que la violence ne peut qu'entraîner plus de violence, et que les assassinats de responsables de Septembre noir ont radicalisé encore plus les opinions, plaçant des personnes plus violentes encore à ces postes. Son interlocuteur lui rappelle les moyens d'exception contre le terrorisme, tels que définis au début du film par les représentants du pouvoir politique, commanditaires de la vengeance (qui est la position du personnage représentant Golda Meir), et ne transige pas en se détournant d'Avner. Sur cette séparation entre les protagonistes dans un parc sur les berges de l'Hudson dans les années 1970, le réalisateur utilise l'effet psychologique que maintient sur le spectateur américain la vision des tours aujourd'hui effondrées, cette image valant beaucoup plus qu'un beau discours. Prenant à contrepied l'idée reçue que l'évènement du 11 septembre ait déclenché une rupture et l'avènement d'une nouvelle ère sur le plan diplomatique international. Cette image induit donc la perception d'une continuité, polarisation extrême que la Loi du Talion et le maëlstrom de violence ont inexorablement amené. Distribution
Fiche technique
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