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On n'enterre pas le dimanche, film français de Michel Drach, sorti en 1960, Prix Louis Delluc

Analyse

Philippe Valence est un jeune métis d'origine martiniquaise , qui travaille comme homme sandwich à Paris, et qui vit assez mal, et sans beaucoup d'espoir. Un jour, tout change pour lui : il rencontre Margaretha, une jeune Suédoise, au musée Grévin. Elle est elle-même un peu perdue. Non seulement elle n'a pas paru choquée par sa couleur, mais encore elle a consenti à passer avec lui tout une nuit d'été en promenade à travers un Paris insolite. Et le lendemain matin, elle est repartie pour la Suède.

Philippe pense à elle continuellement, et à cause d'elle se met à écrire un roman, autobiographique bien entendu : « On n'enterre pas le dimanche » en est le titre. Margaretha revient, engagée comme jeune fille au pair par une famille d'éditeurs, les Courtales, et Philippe ébloui apprend qu'elle a parlé de son roman et qu'il va être publié, après remaniements.

Mais la femme de l'éditeur, qui s'ennuie dans la vie, rencontre un dimanche Philippe et sème le doute dans son esprit en insinuant la possibilité d'une liaison coupable entre Margaretha et son mari. Elle attire ensuite le jeune homme chez elle, le fait boire et le séduit, désespéré qu'il est de l'effrondrement de son amour.

Margaretha lui démontre qu'il s'est trompé et Philippe ne demande qu'à la croire, mais quelques jours plus tard l'éditeur emmène son auteur au Bois sous un vague prétexte et veut le tuer. Philippe se débat et c'est lui qui en se défendant, tue M. Courtalès. Après quoi, il s'enfuit, oubliant un papier compromettant.

Le film est construit presque entièrement en flashbacks, et commence par l'interrogatoire que subit Philippe au commissariat de police. Plusieurs coups de téléphone lui font comprendre qu'on attend le résultat d'un accouchement qui révélera sans doute le mobile du crime : toute l'affaire remonte à 8 mois.

Accablé, Philippe suppose qu'il s'agit de Madame Courtalès, mais il se trahit malencontreusement au moment où il pourrait être sauvé, en apprenant que c'est de Margaretha qu'il est question, et qu'elle vient de donner le jour à un bébé de race blanche. La trappe se referme sur le malheureux garçon, qui ne pourra jamais se justifier : on ne pourra jamais en effet « enterrer » ce dimanche-là.

Michel Drach va plus loin que la simple mise en image d'un roman policier, ce qu'il fait d'ailleurs avec talent. Il utilise cette trame pour montrer les préjugés sociaux et raciaux de la société française des années 1950. Le sort du métis, joué par l'excellent Philippe Mory, qui se retrouve méprisé et ensuite soupçonné pour sa simple couleur. L'étudiante étrangère au pair, taillable à merci et objet facile du désir trouble d'un couple bourgeois.

Philippe Mory, qui est gabonais, sera plus tard un éphémère ministre de la culture, avant de devenir réalisateur et père du cinéma gabonais.

Distribution

  • Christina Bendz : Margaretha Lundal
  • Philippe Mory : Philippe Valence
  • Albert Gilou : M. Courtales
  • Marcel Cuvelier : le commissaire
  • Hella Petri : Mme Courtales
  • James Campbell
  • Frederic O'Brady

Fiche technique

  • Réalisateur : Michel Drach
  • Scénario Michel Drach , d'après le roman policier homonyme de Fred Kassak
  • Musique originale : James Campbell , Kenny Clarke
  • Image : Jean Tournier
  • Dialogues Eric Ollivier
  • Production : Port-Royal Films
  • Montage : Geneviève Winding
  • Format : noir et blanc
  • Durée : 95 minutes (1H35)
  • Date de sortie : 27 avril 1960 (France)
  • Prix Louis Delluc 1959
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux