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Passion est un film franco-suisse de Jean-Luc Godard, sorti en 1982.

Analyse

Le film se situe dans une petite ville de province. Une région à l'écart et cependant moderne abrite une usine avec une vingtaine d'ouvrières, jeunes pour la plupart et qui acceptent n'importe quel salaire pourvu qu'il y ait du travail.

Depuis six mois, une guerre d'usure s'et installée entre le patron de l'entreprise et une jeune femme de vingt huit ans, une ancienne des jeunesses catholiques, qui s'acharne à vouloir créer une section syndicale. Toutes les filles sont contre elle, sauf sa mère, une vieille ouvrière avec quarante ans d'usine, et une autre jeune femme, d'environ trente ans, qui, elle, n'a fait qu'un jour dans la boîte et a ensuite préférer devenir la maîtresse du patron. Elle n'était d'ailleurs pas de la région et fait maintenant marcher l'hôtel du coin, dont le patron est aussi gérant pour le compte d'une grosse société anglaise.

On pourrait dire qu'il y a d'un côté le monde réel du travail et, de l'autre, le spectacle fictif de l'amour. Ou d'une part le documentaire et de l'autre la fiction. Ou la glace et le feu, car tous les conflits du travail qui font l'objet d'une pensée quotidienne sont comme rongés par une passion. En fait le principe serait de faire intervenir les scènes de tournage de la superproduction comme autant de gros plans purement émotifs dont les scènes de l'action réelle seraient presque privées, tant les personnages se contiennent et gardent leur sentiment à l'intérieur d'eux.

Scène de la réunion syndicale : bande son continue et autonome. Elle décrit de manière réaliste la discussion pour une déclaration de guerre au patron parlant de tout ce qui ne va pas. On cite aussi des titres de textes célèbre de Marx ou Lénine. L'image procède par accumulation de fragments constitués de gros plans. Elle prépare la liaison avec les gros plans des personnages reconstituant le tableau de Goya. Il faut rapprocher des plans qu'on a trouvés éloignés et les rapprocher par la force d'une idée. Il faut mettre les plans bout à bout pour que chaque plan soit révélé par le suivant, non comme une parcelle du tout, mais pour lui-même par opposition. Il faut donc relier des plans qui sont discordants. Godard trouve un nouveau concept du montage qui passe par une utilisation originale du fragment. Ce dernier n'est plus parcelle du tout, il est tout lui même. Le but est de présenter l'imprésentable: c'est à dire ne pas imaginer une beauté qui n'est pas de ce monde ci, laisser la trace de l'effort vers le sublime et sublimer la contradiction entre l'entendement et l'imaginaire. Le plaisir, la beauté laisse la place à la passion qui suppose un effort.

Distribution

  • Isabelle Huppert : Isabelle
  • Hanna Schygulla : Hanna, l'actrice
  • Michel Piccoli : Michel Boulard
  • Jerzy Radziwilowicz : Jerzy, metteur en scène
  • László Szabó : Laszlo, le producteur
  • Jean-François Stévenin : Le machino
  • Patrick Bonnel : Bonnel

Fiche technique

  • Réalisateur : Jean-Luc Godard
  • Scénario : Jean-Claude Carrière et Jean-Luc Godard
  • Images : Raoul Coutard
  • Durée : 88 mn
  • Date de sortie : 26 mai 1982
  • Palme technique à Cannes 1982 pour la photographie de Raoul Coutard
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux