Sommaire (edit)Le cinéma
LiensDéveloppé grâce à: pmwiki.org |
La Passion de Jeanne d'Arc est un film français réalisé par Carl Theodor Dreyer en 1928. Il fait partie des douze meilleurs films désignés en 1958. AnalyseCe film muet commence avec le procès de Jeanne d' Arc à Rouen, en 1431 : par les cymbales et les carillons dont les sons aériens frémissent un peu, et qui semblent faire signe vers l' air libre d' où provient Jeanne. On imagine ces instruments suspendus à la grosse porte en bois d' une maison de campagne isolée, sur un plateau exposé aux grands vents. Mais assez vite, la musique expressive et moderne de Gottfried Bottger se resserre sur l' espace du film à proprement parler, le procès, et bientôt, le piano seul, ballotté entre Jeanne et ses juges, en suivra le rythme mouvementé. Le dépouillement et l'absence d' éléments distrayants, d' anecdotes qui peupleraient la scène, conduit à une concentration sur le personnage de Jeanne, et de ses juges. Jeanne se gratte le menton, porte un doigt à sa bouche, sèche une larme qui a coulé sur sa joue. Jeanne n' apparaît pas en guerrière, victorieuse mais épuisée, muette; elle est conduite devant les juges de l' Inquisition. Le film décrit le déroulement du procès: un lieu, des gestes qui se croisent, des yeux qui parlent sans communiquer, une oreille qui tente d' écouter. Jeanne ne répond que partiellement aux questions agressives teintées d' ironie et de sarcasmes de ses juges impitoyables, cyniques. Comme elle ne fournit aucun aveu satisfaisant, on la conduit en salle de torture. Mais Jeanne, bien que tremblant de voir son corps abîmé, ne dit rien de plus. Juste avant son exécution pour hérésie, elle commettra son unique "péché" en signant, par crainte de la mort, un papier où elle se reconnaît coupable. Mais de retour dans sa cellule, prise d' un violent remords, elle convoque ses juges, et renie sa signature. Condamnée comme relapse, elle sera finalement brûlée vive sur la place publique, au milieu de ses juges, parmi des villageois curieux, hébétés, des acrobates contorsionnistes qui rappellent la ténuité de la cloison séparant beauté et monstruosité, dans une atmosphère de petite fin du monde, et d' abandon total de l' humanité. Distribution
Fiche technique
|