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Titanic est un film américain réalisé par James Cameron sorti en 1997?.

Analyse

Brock Lovett est le coordinateur d'une équipe qui fouille méticuleusement l'épave du Titanic, paquebot géant réputé insubmersible qui connut pourtant un destin tragique. Lors d'une plongée en sous-marin miniature, il croit mettre enfin la main sur le Cœur de l'Océan, un bijou unique à la valeur inestimable dont la découverte lui apporterait la gloire. Mais il remonte des profondeurs seulement un dessin qui représente une jeune fille nue portant le bijou en pendentif.

À des milliers de kilomètres de là, une vieille dame, Rose Calvert, découvre ce dessin sur l'écran de son téléviseur. Elle contacte Lovett et lui affirme qu'elle est la jeune fille en question. Rare survivante encore en vie du naufrage du Titanic, elle raconte à Lovett et à son équipe la croisière inaugurale du paquebot ainsi que sa propre aventure, quand elle rencontra un artiste de troisième classe, Jack Dawson.

Le Titanic de James Cameron est un film exceptionnel à plusieurs points de vue. James Cameron a opéré pour le tournage une reconstitution minutieuse du paquebot, fondée à la fois sur des documents historiques et les documents récoltés lors de sa propre visite de l'épave. Exceptionnel aussi par son coût, Titanic est à sa sortie le film le plus cher jamais produit, avec des coûts avérés d'au moins 200 millions de dollars. Exceptionnel par son succès commercial ; Titanic a fait plus de 1,8 milliard de dollars de recettes dans le monde entier et établit des records de nombre d'entrées (128 millions d'entrées cumulées aux États-Unis un an après sa sortie, 20,8 millions en France), ce qui fait de Titanic le film à la plus grande recette cinématographique la plus rapide de l'histoire du cinéma.

Rarement un homme aura autant contrôlé sa production. James Cameron a en effet écrit, réalisé et monté Titanic, film qu'il a lui-même produit, par le biais de sa maison de production. Lors du tournage et de la post-production, il contrôle tout, les maquillages comme les effets numériques. Sa volonté de perfection historique et technique l'a amené à tout maîtriser et vérifier. Pour cela le cinéaste fait appel à dix-huit sociétés d'effets spéciaux. Certains plans utilisent des figurants réels, des maquettes, des éléments entièrement conçus par ordinateur, comme la mer et des personnages. Le résultat unit le réel au virtuel. La loi américaine interdisant de filmer l’épave, Cameron prend la décision de faire construire une réplique du Titanic à 80% de sa longueur. Pour cela, le plus grand bassin du monde a été creusé au bord de la mer près de Los Angeles.

Un siècle plus tard, le Titanic demeure un mythe. À lui seul, il continue de symboliser la grandeur et la décadence de l'humanité. L’égoïsme des hommes, l’amour, les clivages sociaux, la mort et la vie se déclinent et s’articulent autour de cette catastrophe maritime, en peinture d'une société et de mœurs d'une époque. La trop grande confiance des hommes dans le progrès et ce qu'il en résulte. « La tragédie du Titanic fait partie de la mémoire collective affirme James Cameron, auteur de ce film. Mais le temps lui a ôté son côté humain, » insiste-t-il. C'est pourquoi, sur cette toile de fond historique, vient se greffer l'histoire de Jack Dawson et de Rose Dewitt Bukater qui apportent tous les deux un repère émotionnel au spectateur, lui permettant de vivre cette catastrophe de l'intérieur.

Mais derrière cette facade brillante et cet immense succès commercial, un regard critique s'impose. Pendant 1h30mn, avant que le Titanic ne heurte l'iceberg, le film expose ses deux personnages principaux, Rose et Jack. Leur rencontre, leur discussion, leur amour... Malheureusement, les personnages n'intéressent pas Cameron. Seule l'histoire qu'il peut dérouler comme un serpentin semble le guider dans une galerie de clichés et d'images stéréotypées qu'on est même étonné que cela ait pu provoquer une tel engouement de la part du public. .

Tout est convenu, tout baigne dans la facilité et même la mise en scène de Cameron est d'une lourdeur écrasante. Le nombre de plans en plongée au dessus de ses personnages à la proue du Titanic en devient assommant. Tout cela est mécanique et ne possède aucun souffle. Cameron est incapable de faire vivre ses principaux personnages, de leur donner une quelconque originalité. Ce sont souvent ses personnages secondaires qui s'en tirent le mieux comme la mère, le futur mari de Rose, le constructeur du Titanic (peut-être le personnage le plus touchant)... Et encore, ils sont tellement stéréotypés, ne possède aucune épaisseur, aucune ambiguité qu'on s'en désintéresse très vite mais au moins, ils parviennent à exister. Quant aux amis de Jack, ils n'existent tout bonnement pas.

L'histoire de Jack et Rose, elle non plus, ne possède aucune texture particulière. On sait tout à l'avance et on a droit à tous les clichés en vigueur. Passons sur le pauvre mais beau garçon et la pauvre petite fille riche. Dès que Jack aperçoit Rose, boum, il craque. C'est tellement prévisible que la scène elle-même, platement mise en scène et interprétée, est fade. Cameron est tellement embarassé par cette première partie qu'il ne parvient jamais à donner une âme à ses personnages. Tout comme la scène de sauvetage ou bien sûr, Jack se trouve au bon moment, au bon endroit. Et bien sûr, il faut que Rose glisse et manque de tomber et bien sûr, Jack la retient.

Le film surtout révèle de grosses lacunes de scénario. Cameron n'est pas marxiste, pour sûr, l'opposition entre classes est totalement inexistante. Après avoir sauvé Rose, celle-ci revient voir le pauvre Jack, en passant on ne croit pas une seconde à sa situation financière lamentable tellement tant il revêt bien le smoking. Elle s'offusque des questions de Jack et brusquement, sans crier gare, elle lui prend son carton à dessin mais comme elle ne sait pas encore ce qu'il y a dedans, on se demande bien pourquoi elle le lui chipe comme ça.

C'est un détail important car le dessin est un vecteur. Si Jack lui avait dit qu'il dessinait, on comprendrait mieux que Rose, aimant la peinture, le lui chipe et là, il y avait quelque chose d'important... mais non, ça n'intéresse pas Cameron. Car, là Rose est dans une autre émotion, elle est offusquée par les questions de Jack mais c'est incohérent car elle se livre et dit qu'elle s'ennuie dans ce milieu. Et en plus, Rose est censée avoir de bonnes manières. Bref, une fois, que Jack et Rose ont fait vraiment connaissance et ce jusqu'à la castatrophe, il n'y a rien de surprenant et d'émouvant sinon peut-être la situation en soi qui demandait à exister vraiment. Cameron ne prend même pas le soin de faire plus fin, de tisser une trame plus subtile et c'est ce manque de finesse qui rend cette première partie insipide.

Dans la seconde partie, Cameron se sent plus à l'aise. Il n'évite pas encore certains clichés comme quand le Titanic heurte l'iceberg au moment où Rose et Jack s'embrassent. On a même l'impression que c'était ça qu'il voulait vraiment filmer. Ceci dit, rien d'extraordinaire non plus, on est dans un film catastrophique classique sauf qu'il s'agit du Titanic. On peut sauver du désastre quelques fugaces moments où Cameron frôle l'incongru, l'inventivité (les musiciens qui reviennent jouer , Rose crachant au visage de son mari, ce qui fait écho à la scène ou Jack lui apprend à cracher, le constructeur du bateau, assez touchant) mais ce n'est pas beaucoup.

Le problème encore dans cette seconde partie, c'est que le pauvre Jack est toujours là au bon moment, il a toutes les solutions, il s'en sort toujours. Même Rose parvient à briser ses menottes après s'être entrainé sur une armoire. Assez ridicule, surtout quand Jack lui dit :"Bon, assez pour l'entrainement." ou encore quand Rose part chercher de l'aide, il lui dit, alors qu'il est attaché :"Je t'attends ici." Evidemment...

Dans la deuxième partie, c'est Kate Winslet qui s'en sort le mieux par rapport à l'insipide Léonardo di Caprio, totalement inexistant. Elle arrive à faire passer une certaine émotion, une certaine épaisseur à son personnage qui n'en avait pas beaucoup jusqu'ici. Elle arrive à être touchante comme quoi il suffisait de creuser un peu.

Certes, Jack ne s'en sort pas à la fin et on se demande bien pourquoi il ne tente même pas de chercher une planche (de salut) et préfère mourir gelé en tenant la main de Rose. C'est peut-être plus émouvant mais on n'y croit guère surtout qu'ils s'aiment beaucoup et que le pauvre Jack a déployé tant d'efforts pour s'en sortir qu'il n'a même pas un regard pour voir s'il n'y a pas une solution pour survivre.

Reste quelques superbes plans du Titanic illuminés, ou encore la scène où le Titanic se soulève et est englouti par les flots, mais il n'y aucune mise en scène, une simple mise en images avec 200 millions de dollars comme budget. Le gros problème du film est son manque de point de vue, de véritables idées de mise en scène. Cameron se sent obligé tout montrer alors que peut-être l'idée était intéressante de rester un moment en dehors de la catastrophe et de suggerer. La fin plonge dans les pires clichés qui soient (le bijou que la vieille Rose lâche dans l'océan, ah "Le coeur d'une femme est un océan de secrets"...) et entretient le mythe de l'amour éternel et jeune qui perdure au delà de la mort.

C'est vraiment dommage que Cameron se soit si peu foulé dans l'écriture de son scénario car cela aurait été intéressant de bâtir une véritable histoire avec un film "catastrophe".

Distribution

  • Leonardo DiCaprio : Jack Dawson
  • Kate Winslet : Rose Dewitt Bukater
  • Billy Zane : Caledon Hockley
  • Kathy Bates : Molly Brown
  • Bill Paxton : Brock Lovett
  • Gloria Stuart : Rose Dawson Calvert
  • Frances Fisher : Ruth Dewitt Bukater
  • Bernard Hill : Capitaine Edward J. Smith
  • Jonathan Hyde : J. Bruce Ismay
  • David Warner : Spicer Lovejoy
  • Victor Garber : Thomas Andrews
  • Danny Nucci : Fabrizio De Rossi

Fiche technique

  • Titre : Titanic
  • Réalisation : James Cameron
  • Scénario : James Cameron
  • Production : James Cameron, Jon Landau
  • Musique originale : James Horner
  • Montage : Conrad Buff IV, James Cameron, Richard A. Harris
  • Costumes : Deborah Lynn Scott
  • Décors : Peter Lamont
  • Pays : États-Unis
  • Durée : 194 minutes (3h14)
  • Dates de sortie : 14 décembre 1997 (Los Angeles) ; 7 janvier 1998 (France)

Titanic a remporté quatre Golden Globe Awards et onze Oscars en 1998 dont

  • Oscar du meilleur film
  • Oscar du meilleur réalisateur (James Cameron)
  • Oscar du meilleur montage
  • Oscar de la meilleure musique de film (James Horner)
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux