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Week-end est un film franco-italien de Jean-Luc Godard, sorti en 1967.

Analyse

Un couple, Corinne et Roland, partent en week-end. Sur la route, il ne vont rencontrer qu'embouteillages et accidents et seront captures par le Front de Liberation de Seine et Oise. Roland est tue et Corinne partage les restes de son mari avec les maquisards.

Lui, il est égoïste, fier de ce qu'il possède, de son confort, de sa voiture, de sa femme, sa chose comme tout le reste. Elle, elle est égoïste, futile, coquette et soumise à son mari. Roland et Corinne ressemblent à ces milliers de couples qui, chaque semaine, s'élancent sur la route du week-end au volant de leur voiture, symbole de leur prétendue liberté.

Sur la route, c'est l'enfer : des dizaines de voitures sont bloquées par un accident. En attendant que le " bouchon " saute, les centaines de passagers des véhicules s'interrogent, s'impatientent, s'injurient, uniquement préoccupés par leur sort, indifférents aux victimes de l'hebdomadaire carnage routier. Plus impatients encore, Corinne et Roland s'échappent de l'embouteillage par une route départementale. Dans un village, un tracteur est entré en collision avec une voiture de sport : le conducteur de celle-ci est mort.

Plus tard, c'est à Corinne et Roland d'être accidentés à leur tour : leur belle voiture a brûlé. Qu'à cela ne tienne, ils en volent une autre. Le voyage continue : partout, des épaves, des cadavres. Parfois d'étranges rencontres : Emily Brontë, un clochard qui viole Corinne devant son mari indifférent, des éboueurs, des Noirs, des Arabes, Saint-Just, le révolutionnaire... Et puis les maquisards du Front de Libération de Seine-et-Oise qui attaquent les voyageurs. Ils tuent Roland ; Corinne restera avec eux après avoir partagé leur repas des restes... de son mari.

Ce film est une critique radicale de la société de consommation, mais dénonce aussi, un an avant mai 1968, la vanité de la révolution proposée par les cellules radicales de l'extrême-gauche de l'époque. Jean-Luc Godard commente son film: « Week-end, je ne sais pas comment le présenter. C'est un film qui déplaira sûrement à la majorité de spectateurs… Parce que c'est très méchant, grossier, caricatural. C'est fait dans l'esprit de certaines bandes dessinées d'avant-guerre. C'est plus méchant qu'Hara-Kiri. » ( Télérama, janvier 1968).

Ce film est resté célèbre pour l’un des plus longs travellings de l’histoire du cinéma. Pour filmer la séquence de l'embouteillage, Godard réalisa un immense travelling. Commentaire du directeur de la photo, Raoul Coutard, concernant ce gigantesque embouteillage que le couple Corinne-Roland découvre en roulant en lentement en sens inverse : C'est tourné sur le plateau du côté de Saint-Cyr (ancienne RN10). On a mis une semaine pour installer le travelling parce que le champ était en devers. Il y avait à peu près 1,50 m de dénivelé entre le départ du travelling et l’arrivée du travelling. Il a fallu faire une construction assez solide pour pouvoir supporter deux chariots de travelling, plus une Dally de manière à ce qu’on récupère le dénivelé en montant le bras afin de donner l’impression qu’on était à la même hauteur. Le tournage lui-même a pris une petite journée. On a du faire 5 ou 6 prises, pas plus. La distance a été choisie en fonction du nombre de rails qui étaient disponibles. Donc on a fait un travelling de 300 mètres. C’était l’époque où il n’y avait toujours pas de scénario. C’était donc relativement difficile de savoir ce que Jean-Luc avait l’intention de faire. Il aime bien dire : « Le cinéma, c’est l’art du mouvement, donc on peut changer d’avis ! ».

Distribution

  • Jean Yanne? : Roland
  • Mireille Darc : Corinne
  • Jean-Pierre Kalfon : Le chef du FLSO
  • Jean-Pierre Léaud : Saint-Just
  • Yves Beneyton : Un membre du FLSO
  • Valérie Lagrange : La femme du chef FLSO
  • Anne Wiazemsky : La fille à la ferme et membre du FLSO
  • Michel Cournot : L’homme dans la basse-cour
  • Paul Gégauff : Le pianiste
  • Daniel Pommereulle : Joseph Balsamo
  • Yves Afonso : Gros Poucet
  • Virginie Vignon : Marie-Madeleine

Fiche technique

  • Réalisation : Jean-Luc Godard
  • Scénario : Jean-Luc Godard
  • Dialoguiste : Jean-Luc Godard
  • Assistant-réalisateur : Claude Miller
  • Musique : Antoine Duhamel
  • Directeur de la photographie : Raoul Coutard
  • Ingénieur du son : René Levert
  • Monteuse : Agnès Guillemot
  • Pays d’origine : France, Italie
  • Format : Couleurs (Eastmancolor)
  • Durée : 95 minutes
  • Date de sortie : 29 décembre 1967
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux