Recherchez sur ce site

Sommaire (edit)

Le cinéma

Liens

Développé grâce à: pmwiki.org

Changements Récents Version imprimable Edition

Tess est un film français de Roman Polanski, sorti en 1979.

Analyse

A la fin du siècle dernier à Marlott, John Durbeyfield, petit revendeur de produits fermiers, rencontre le pasteur. Celui-ci révèle que Durbeyfield n'est autre qu'une déformation de D'Urberville. Songeant à l'avenir de sa fille, John décide de l'envoyer dans le manoir de Trantridge où vit la famille D'Urberville, pour se réclamer de cette parenté afin d'obtenir un emploi.

Tess devient la maîtresse d'Alec D'Urberville et se retrouve enceinte. L'enfant naît malade et meurt. La jeune femme s'enfuit loin de son village et trouve à se placer dans une laiterie où personne ne la connaît. Là, elle fait la connaissance d'Angel, le fils du pasteur, et en tombe amoureuse. Les deux jeunes gens célèbrent leur mariage mais Tess lui avoue son passé et le jeune époux la quitte. Après de longs mois, il revient mais Alec lui a repris sa compagne. Affrontant les sarcasmes d'Alec, elle le poignarde et s'enfuit avec Angel.

Pendant quelques jours , le couple évite les grandes routes, fuyant toujours ... Ils atteignent une maison isolées au milieu de la forêt, y pénetrent par effraction. Cette nuit , pour la première fois , ne retenant plus leur désir, Tess et Angel deviennent véritablement mari et femme. Et leur passion est telle que tout le reste disparait. Hélas, une gardienne les découvre à l'aube, il reprenne la fuite, et la nuit suivante, atteignent le cadre que leur assigne le destin pour que s'achève leur courte et tragique odyssée. Ils voient se profiler sur l'horizon la silhouette préhistorique de Stonehenge et, épuisée, s'abbattent aux pied des monolithes .

Au petit matin, alors que Tess dort encore dans les bras d'Angel, celui-ci voit s'avancer dans la brume des silhouettes en uniforme. Tess murmure : << C'est pour moi qu'ils sont venus ? >>. Angel acquièsce tristement. Elle se lève, lentement : << Je suis prète >>.Derrière les colonnes granitiques de cet ancien temple druidique , le soleil se lève, comme il le fit depuis l'aube des temps, rouge déja, célébrant l'aurore d'un nouveau jour.

Thomas Hardy, l'auteur du roman, est né dans cette région où se déroule l'histoire, le Dorset, en 1840. Dans les années 1860, il travaillait à Londres d'où il observe la montée triomphante de l'ère victorienne. À partir de 1971, il publiait des romans. L'un d'eux, Tess of the d'Urbervilles, parût à partir de 1891, par épisodes dans les journaux et les revues. Une première adaptation cinématographique fut tournée en 1924, durant son vivant, et désespéra Hardy car cette version muette comporta un "happy end".

Sharon Tate en 1969 s’enthousiasme pour ce personnage, pour ce chef d’œuvre noir de la littérature anglaise du XIXeme siècle : La jeune femme de Roman Polanski, ils viennent de tourner ensemble Le Bal des Vampires, lui laisse ce livre en quittant Londres pour Los Angeles où elle doit accoucher en août 1969. Quelques jours plus tard, elle est assassinée.

Roman Polanski attend sa rencontre avec Nastassja Kinski, puis sa fuite précipitée des Etats–Unis. Il débarque à Paris en février 1978, et propose à Claude Berri, de réaliser un film destiné au marché international, réalisé en Français et en Anglais : Tess

Roman Polanski était séduit par sa description impitoyable et tragique de la société victorienne. Il en fit une reconstitution minutieuse à l’aide du décorateur Pierre Guffroy, aidé par des images somptueuses, dues à Geoffrey Unsworth et Ghislain Cloquet. Le centre du dispositif est ce portrait d’une femme emportée vers la mort par une passion destructrice. Au destin qui régit d’habitude le mélodrame, Roman Polanski substitue la rigueur morale d’une société rigide et un enchaînement de situations implacables. Plus sage en apparence et moins provocateur que la plupart de ses films antérieurs, Tess est aussi plus lyrique et apporte à Nastassja Kinski, dont l’interprétation est le meilleur atout du film, la consécration internationale et le statut de star.

L’histoire de Tess est celle d’un viol. 1979 est l’année du combat des femmes contre le viol qui aboutit l’année suivante à une nouvelle législation : le viol n’est plus un simple « attentat à la pudeur » mais un crime. Cette femme - enfant se bat pour aimer jusqu’à en mourir. Victime et coupable comme la plupart des héroïnes de Roman Polanski, sa résistance orgueilleuse, son énergie, son désir d’aimer, précipitent sa mort. Tess est l’un des rares films d’amour du cinéaste de «Chinatown ». Il est dédié à Sharon Tate, et avec « Le Pianiste » et « Oliver Twist », il reste l’un des films où Roman Polanski a puisé au plus profond de son histoire personnelle.

Ce film exceptionnel est un manifeste post-moderniste au moment où, dans tous les domaines artistiques, s’opère une remise en cause des avant gardes avec le retour du sujet et de la figuration, et la photographie qui envahit les expositions et les exhibitions.

Tess est presque l'opposé du film Le Locataire. L'un est noir, l'autre blanc. L'un est personnel et l'autre académique. Erreur de jugement, car Tess est à la fois un film de genre et un film de Roman Polanski. Après mixage, Tess durait trois heures. Dès lors, pour Polanski, il fallut lutter contre ceux qui voulaient le raccourcir. Philippe Sarde se battait aux côtés de Polanski, au point de se fâcher avec Coppola qui voulait changer intégralement le montage. Il faut croire qu'ils eurent raison car, à sa sortie, l'accueil fut universel, tout le contraire du Locataire.

Distribution

  • Nastassja Kinski - Tess Durbeyfield
  • Peter Firth - Angel Clare
  • Leigh Lawson - Alec d'Urberville
  • John Collin - Mr. d'Urberville
  • Rosemary Martin - Mrs. d'Urberville
  • Carolyn Pickles - Miriam

Fiche technique

  • Réalisation : Roman Polanski
  • Scénario : Gérard Brach, John Brownjohn, Roman Polański, d'après l'œuvre de Thomas Hardy
  • Production : Claude Berri, Roman Polanski
  • Musique originale: Philippe Sarde
  • Photographie : Ghislain Cloquet
  • Montage : Hervé de Luze
  • Décors : Pierre Guffroy
  • Durée : 190 minutes
  • Date de sortie: 31 octobre 1979

Récompenses et nominations

  • 3 Césars en 1980 : César du meilleur film, César du meilleur réalisateur pour Roman Polanski et César de la meilleure photographie pour Ghislain Cloquet.
  • 3 Nomination aux Césars : Meilleure actrice (Nastassja Kinski), Meilleure musique (Philippe Sarde), Meilleurs décors (Pierre Guffroy)
  • Academy Awards : Best Art Direction-Set Decoration, Best Cinematography, Best Costume Design
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux