Sommaire (edit)Le cinéma
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Eric Oswald Stroheim, dit Erich von Stroheim, acteur, scénariste, réalisateur et écrivain américain d'origine austro-hongroise, né le 22 septembre 1885 à Vienne (Autriche) et mort le 12 mai 1957 à Maurepas (France). Biographie et œuvreJugés extravagants et souvent mutilés par les producteurs, ses films ont depuis été reconsidérés par la critique. Partageant sa carrière entre les États-Unis et la France, c'est cependant en tant qu'acteur qu'il demeure dans les mémoires notamment pour ses interprétations d'un officier allemand dans La Grande Illusion de Jean Renoir (1937) ou d'un metteur en scène déchu dans Boulevard du crépuscule de Billy Wilder (1950). Fils de Benno Stroheim et de Johanna Bondy, juifs pratiquants, il se déclare comte Eric Oswald Marc Hans Carl Maria von Stroheim und Nordenwall, fils d'un notable autrichien catholique. S'il semble avoir travaillé quelque temps dans l'atelier de chapeaux de paille de son père, sa carrière militaire, souvent évoquée, n'est pas avérée. Il émigre aux États-Unis en 1909 sans but précis, grâce au financement d'un oncle. Après avoir exercé divers métiers, il arrive à Hollywood en 1914, où très vite il entame une carrière d'assistant-réalisateur, notamment auprès de D. W. Griffith sur le tournage d'Intolérance. Pendant la Première Guerre mondiale, Stroheim se voit confier une multitude de rôles d'officiers prussiens et l'acteur s'impose sous le slogan : « l'homme que vous aimerez haïr ». Il se lance ensuite dans la réalisation, se révélant un metteur en scène ambitieux et visionnaire, sur un mode pessimiste et cynique. Dès son premier film, La Loi des montagnes (1919), ses obsessions sont manifestes : l'argent, le sexe et l'infirmité. Avec Folies de femmes (1921), il brosse un portrait au vitriol d'une société corrompue par l'argent et le sexe. Perfectionniste, il exige que les armoires et les commodes, qui ne sont pas une seule fois ouvertes, soient remplies de vêtements. Avec La Veuve joyeuse (1925), il détourne une opérette pour en faire un film sur les orgies dans une cour royale avec infirmes, obsédés sexuels et monarques dégénérés. Jusqu'en 1928, il tourne des films de plus en plus coûteux. Où s'exprimera librement son goût de la démesure psychologique, de la violence érotique et du baroque décoratif. Son chef-d'œuvre sera, en 1923, Les rapaces, qu'André Bazin a qualifié de "seul film d'imagination où le cinéma ait osé le réalisme intégral". Mais cette prodigalité et ces audaces lui vaudront bientôt d'être mis sur la "liste noire" par les producteurs, notamment le tout-puissant Irving Thalberg. Après avoir été le prince prodigue du cinéma américain muet, Stroheim va devenir, au parlant, une sorte de spectre qui devra se résoudre à hanter les films des autres. "L'œuvre de Stroheim allie singulièrement le naturalisme sordide à une sorte de romantisme désespéré. Elle apporte, dans un art fait de violence et de rage, le sens du romanesque et de la durée psychologique." (Jean Mitry). En 1933, Stroheim abandonne la mise en scène pour se consacrer à sa carrière d'acteur. Il publie parallèlement un roman, inspiré d'un scénario non exploité : Paprika (1935). Il émigre en France et trouve des rôles à la hauteur de son talent dont celui du commandant à la minerve dans La Grande Illusion, réalisé par Jean Renoir en 1937. Aux côtés de Pierre Fresnay, Jean Gabin et Marcel Dalio. La même année, Pierre Chenal lui offre un face-à-face avec Louis Jouvet dans L'Alibi. En 1938, il joue avec Michel Simon dans Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque. Il devient aussi un spectateur assidu du théâtre du Grand-Guignol au temps de l'administration de José de Bérys. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate. Von Stroheim retourne alors aux États-Unis. Après avoir remplacé Boris Karloff dans la pièce de Joseph Kesselring, Arsenic et vieilles dentelles en 1942-1943 à Broadway, il retrouve le chemin des studios incarnant entre autres le maréchal Erwin Rommel dans Les Cinq Secrets du désert de Billy Wilder. Ce dernier lui offre en 1950 un de ses plus grands rôles dans Boulevard du crépuscule, critique au vitriol de l'industrie hollywoodienne où réalité et fiction se confondent. Buster Keaton et Cecil B. DeMille y jouent leurs propres personnages aux côtés de Gloria Swanson dans le rôle de Norma Desmond, une ancienne star du muet, en grande partie inspirée de sa propre expérience. Quant à Stroheim, il y incarne Max, le majordome et ancien réalisateur des films de Norma (tout comme Stroheim avait dirigé Swanson dans Queen Kelly 20 ans plus tôt). Sa prestation lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle masculin lors de la 23e cérémonie des Oscars. Il est de retour en France au début des années 1950, où il se consacre principalement à l'écriture. Il publie en 1951 le premier tome des Feux de la Saint-Jean, Véronica, suivi trois ans plus tard du second, Constanzia. Il finit sa vie à Maurepas (Yvelines), près de Paris, avec sa compagne, l'actrice Denise Vernac rencontrée en 1939. Il est fait chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur en 1957 peu de temps avant sa mort, à 71 ans. Erich von Stroheim a été marié trois fois : avec Margaret Knox (19 février 1913 – novembre 1915), Mae Jones (1916 – juillet 1919) et Valérie Germonprez (16 octobre 1920) dont il se sépara en 1936 à son départ des États-Unis mais ne divorça jamais. Il a eu deux fils : Erich Jr. (1916–1968) avec Mae Jones, et Josef (1922–2002) avec Valérie Germonprez. FilmographieRéalisateur
Acteur (sélection)
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