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L'Horloger de Saint-Paul est un film français réalisé par Bertrand Tavernier en 1974.

Analyse

Michel Descombes est horloger dans le quartier de Saint-Paul à Lyon. Un matin, des policiers sonnent à sa porte et le questionnent sur son fils, sans vouloir lui dire ce qui est arrivé. Il se rend ensuite avec l'inspecteur Guilboud hors de Lyon, jusqu'à une voiture brûlée par son fils. Là, l'inspecteur lui apprend que son fils aurait tué un homme.

L'enquête, sur les faits qui ne font aucun doute, est menée par le policier Guiboud qui sympathisera avec le père de l'assassin, au point d'avoir, avec lui, de nombreuses conversations. En même temps, il le met au courant de l'évolution des recherches concernant le jeune homme qui a fui avec sa fiancée. Devenu la proie des journalistes, l'horloger Descombes se laisse circonvenir par une reporter qui le persuade de lancer à la radio un appel pour conjurer son fils de se rendre.

Regrettant amèrement d'avoir accepté, Descombes se plonge dans une profonde méditation qui va lui permettre de repenser à toute son existence. Il s'aperçoit que son fils est une sorte d'étranger familier pour lui - rien de plus. Il ne le connaissait pas. Abandonné par sa femme, il n'a pas su s'occuper de lui avec assez de fermeté et de tendresse compréhensive.

La police retrouve le couple en fuite à Saint-Brieuc. Descombes s'y rend en compagnie de Guiboud. Mais le fils n'a rien à dire à son père et ne tient pas à lui parler. Le père comprend que la victime tuée par son fils est un vigile armé qui, travaillant dans une usine, persécutait les jeunes employées et notamment la fiancée du jeune homme. Descombes épouse la révolte politique de son fils et, au procès, se déclarera entièrement solidaire de lui. Ce dernier, dont les opinions politiques ont dû choquer une partie des jeunes, est condamné à 20 ans.

Son père vient souvent le voir dans sa prison et refait intimement connaissance avec lui. Ce film porte un regard réaliste et sans concessions sur le drame d'un père confronté à la machine policière lorsque son fils tue un homme pour venger sa compagne. Le père réalise que son fils lui cachait beaucoup de choses, mais restera jusqu'au bout convaincu de la justesse de son acte.

L’horloger de Saint-Paul se penche sur la mécanique complexe des rapports humains ; ici, celle d’un père qui essaie de comprendre les raisons qui ont amené son fils à commettre un crime. Un père qui, loin de le condamner, loin de le défendre aveuglément par et pour des raisons de filiation, se retrouvera et le retrouvera dans ses idées. Parce que le crime est politique. Tuer un salaud peut trouver une légitimité politique ou sociale. Violence contre violence. Un révolté s’éveille là où sommeillait un père. Un film qui passe de l’étude de caractère au pamphlet social.

Le film est inspiré d'un roman de Georges Simenon dont l'action se déroule aux États-Unis. Par manque de budget, l'action fut déplacée à Lyon, et la ville apporta un concours non négligeable au tournage du film, lequel fait la part belle aux rues de la ville.

Distribution

  • Philippe Noiret : Michel Descombes
  • Jean Rochefort : Inspecteur Guildboud
  • Jacques Denis : Antoine
  • Yves Afonso : Inspecteur Bricard
  • Julien Bertheau : Edouard
  • Jacques Hilling : Costes
  • Clotilde Joano : Janine Boitard
  • Andrée Tainsy : Madeleine Fourmet
  • William Sabatier : L'avocat
  • Cécile Vassort : Martine
  • Sylvain Rougerie : Bernard Descombes
  • Christine Pascal : Liliane Torrini
  • Liza Braconnier : Femme de ménage
  • Hervé Morel : Adjoint Bricard
  • Sacha Bauer : Juge d'instruction
  • Bernard Frangin : Johannes
  • Georges Baconnier : Lucien
  • Tiffany Tavernier : Petite fille

Fiche technique

  • Réalisateur : Bertrand Tavernier
  • Scénario : Bertrand Tavernier, Jean Aurenche et Pierre Bost d'après le roman L'horloger d'Everton de Georges Simenon
  • Producteur : Raymond Danon
  • Musique : Philippe Sarde
  • Image : Pierre-William Glenn
  • Montage : Armand Psenny
  • Date de sortie : 16 janvier 1974
  • Durée : 105 minutes

Récompenses et Nominations

  • 1973 : Prix Louis Delluc
  • 1974 : Prix spécial du jury au Festival de Berlin
  • 1974 : Nomination à l'Ours d'Or au Festival de Berlin
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux